"Race blanche" : Nadine Morano maintient ses propos et exclut de se retirer

Publié le 30 septembre 2015 à 8h32
"Race blanche" : Nadine Morano maintient ses propos et exclut de se retirer

DROITE DANS SES BOTTES – Invitée d'Europe 1, ce mercredi matin, l'eurodéputée au cœur d'une tempête pour avoir dit que la France est un "pays de race blanche" le week-end dernier, maintient ses propos. Et dénonce une instrumentalisation.

Nadine Morano est droite dans ses bottes. Au cœur d’une tempête politique et médiatique depuis ses propos sur la France "pays de race blanche" prononcés samedi dernier, l’eurodéputée Les Républicains a assuré ce mercredi matin, sur Europe 1, qu’elle les maintenait et qu’elle ne regrettait rien. Par ailleurs, elle refuse de se retirer de la liste aux régionales, elle qui est tête de liste en Meurthe-et-Moselle.

Des propos rapportés dans un contexte précis

"Je trouve étonnant que dans une émission qui a duré une heure, on ne sorte qu'un mot qui, je l'apprends, est interdit en France. J'ai cité des phrases de De Gaulle rapportées par Peyrefitte . On a même remis en cause ses écrits. Je suis profondément gaulliste". Et d’ajouter au micro d' Europe 1  : "Évidemment que je maintiens mes propos !", avant de dénoncer une instrumentalisation.

Quand Thomas Sotto lui fait remarquer que les propos, rapportés, s'inscrivent dans un contexte précis et à une époque bien particulière, Nadine Morano prend la mouche. Et sort des arguments un peu éloignés du sujet : "Que l'on me crucifie pour avoir cité les propos de De Gaulle en me disant que ce sont des écrits anciens. Alors pourquoi cite-on la convention de Genève 1951 sur le statut des réfugiés ? Pourquoi cite-t-on la loi sur la laïcité qui date de 1905 ?"

Le manque de soutiens ? La faute à la primaire

A droite, la déclaration choc fait grincer des dents jusqu'au plus au niveau du parti. Ses soutiens se comptent sur les doigts d’une main. Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’Intérieur avait bien tenté d’expliquer mardi, du bout des lèvres, qu’elle "n’avait voulu blesser personne", mais les ténors du parti Les Républicains étaient passés par là. En premier lieu, Nathalie Nathalie Kosciusko-Morizet, la numéro 2 du parti, qui a jugé ses propos "exécrables". Pas de problème pour Nadine Morano, venu à Europe 1 avec un stock de scuds : "Je ne pensais pas qu’elle voulait assassiner le débat démocratique [...] qu’elle incarnait la police de la pensée dans notre famille politique. Je trouve ses propos déplorables". Même Alain Juppé n'a pas manqué de tacler Nadine Morano. Une déception pour l'eurodéputée : "Je pensais qu'il avait un peu plus de hauteur".

À LIRE AUSSI >> NKM : "Les propos de Nadine Morano sur la 'race blanche' sont exécrables"

Pour expliquer le manque de soutien dans sa famille politique, Nadine Morano a sa petite idée : la primaire pour l'élection présidentielle, qui aura lieu en 2016, et à laquelle elle est candidate. "Il faut dézinguer les petits concurrents", explique-t-elle. Avant de contre-attaquer : "J'aurais aimé qu'il y ait la même énergie (...) pour dénoncer le salon [en partie consacré à, ndlr] de la femme musulmane à Pontoise".

Pas question de renoncer aux régionales

"Pour l'instant", le parti Les Républicains n'envisage aucune sanction contre Nadine Morano. "Mais au nom de quoi ? De quels statuts ?", s'étonne celle qui, de toute façon, a refusé de se retirer de la liste aux régionales [l'élue européenne est tête de liste en Meurthe-et-Moselle, ndlr]. Même si Nicolas Sarkozy le lui demande, assure-t-elle. 

Car certains élus locaux ont déjà fait remonter leur souhait de voir Nadine Morano partir de la liste. Réplique de Nadine Morano : "Le chef de file n'est pas un maitre d'école, il n'est pas là pour me donner des leçons de gaullisme."


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info