Rassemblement pour Théo à Bobigny : Fillon aurait interdit la marche, Le Roux se défend

Publié le 13 février 2017 à 11h01, mis à jour le 13 février 2017 à 11h13
Rassemblement pour Théo à Bobigny : Fillon aurait interdit la marche, Le Roux se défend

"JUSTICE POUR THÉO" – Après les violences qui ont terni la manifestation de soutien au jeune Théo à Bobigny, François Fillon avait directement pointé "la responsabilité du gouvernement". Une accusation à laquelle le ministre de l'Intérieur a répondu ce lundi.

La polémique gonfle. Au lendemain des violences qui ont marqué samedi la manifestation réclamant "justice pour Théo" à Bobigny (Seine-Saint-Denis), une partie de la classe politique s’est montrée particulièrement critique envers l’exécutif ce dimanche. Dernier à porter l’estocade : François Fillon. De retour de La Réunion, où il a essayé tant bien que mal de faire oublier le scandale des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope, le candidat de la droite à la présidentielle a en effet directement pointé "la responsabilité du gouvernement". 

"Pourquoi le ministre de l'Intérieur a-t-il autorisé cette manifestation alors que les risques de violence étaient évidents ?", s'est interrogé l’ex-Premier ministre, s'étonnant du "silence" de Bruno Le Roux. Si, a rappelé François Fillon, "toute la vérité" doit être faite sur les circonstances de l'interpellation du jeune homme le 2 février dernier, "le gouvernement ne doit pas laisser s'exprimer la violence dont les premières victimes sont toujours les habitants des banlieues". 

Avant Fillon, Le Pen et Mélenchon

Une façon pour le candidat Les Républicains (LR) de reprendre du poil de la bête et de se poser en premier opposant au pouvoir, alors que les dernières enquêtes d’opinion montrent un net essoufflement de sa campagne. Mais François Fillon n’a pas été le seul ni le premier à critiquer le gouvernement. Et de fait : avant lui, mettant tout le monde dans le même sac, la candidate du Front national (FN) Marine Le Pen avait par exemple jugé que les incidents étaient  "la conséquence du laxisme qui diffuse dans la société française, qui est la responsabilité des politiques qui nous ont gouvernés pendant des années".

Il y a une volonté de je ne sais qui de multiplier les provocations
Jean-Luc Mélenchon à propos des incidents de Bobigny

Jean-Luc Mélenchon a de son côté tancé ceux qui "ont l'air de souhaiter des émeutes de banlieue", sans plus de précisions sur les personnes visées. "Il y a une volonté de je ne sais qui de multiplier les provocations", a souligné le candidat de la "France insoumise", qui appelait plus tôt à "purger dès maintenant les éléments malsains" de la police. Dans la même veine, le conseiller régional socialiste d'Ile-de-France Julien Dray a lui évoqué "l'instrumentalisation de ces situations (...) sur le terrain, par des groupes qui sont extrêmement radicaux et qui poussent à la confrontation".

Pour rappel, la manifestation de Bobigny, qui se déroulait au départ dans le calme, a rapidement été débordée par des "casseurs". Ces derniers ont défoncé des vitrines et incendié quatre voitures, dont un camion technique de la radio RTL et un autre véhicule dans lequel se trouvait une petite fille miraculeusement sauvée des flammes par un adolescent de 16 ans. Au total, 37 personnes ont été interpellées.

La réponse de Le Roux

Directement mis en cause par ses opposants, le ministre de l'Intérieur a réagi, en marge d'une réunion sur la sécurité routière. A François Fillon qui aurait voulu que la manifestation soit interdite, il a répondu que "les organisateurs voulaient qu'elle soit pacifique" et que la marche a été "pourrie par des groupes de casseurs". "En démocratie, exprimer une colère, une attente, donner une opinion est tout à fait légitime", a encore ajouté le patron de Bauveau. A l'attention des responsables des violences, il a déclaré : "Il faut être intraitable avec tous ces casseurs qui lancent un appel à la haine et veulent se faire des policiers."

Et, dans un appel à l'ensemble des parties, il a demandé de "la responsabilité", de "la sérénité"', de "la confiance dans la justice". Interrogé sur les suites de l'affaire Théo et les résultats de l'enquête, il a répondu : "Justice passera. La justice a tous les éléments et elle fera son travail aucune pression."


Alexandre DECROIX

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