Reconnaissance de l'Etat de Palestine : "C'est le bon moment", estime Benoît Hamon

Publié le 27 novembre 2014 à 17h30
Reconnaissance de l'Etat de Palestine : "C'est le bon moment", estime Benoît Hamon

INTERVIEW - Le groupe socialiste à l'Assemblée soumet ce vendredi à l'Assemblée une résolution invitant le gouvernement à reconnaître l'Etat de Palestine, avant un vote prévu mardi. Le député des Yvelines décrypte cette démarche pour metronews.

Pourquoi une telle résolution maintenant ?
Parce qu'aujourd'hui on constate que les voix qui l'emportent sur le terrain sont celles qui préfèrent la violence à une solution de paix, et celles qui, des deux côtés, dénient à l'autre le droit d'exister dans un Etat souverain. Face à cette impasse et à l'engrenage de violence, il nous est apparu qu'il était important que chacun, à sa place, contribue à réenclencher le processus de paix.

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Après les heurts de cet été en France sur ce sujet, n'avez-vous pas peur de jeter de l'huile sur le feu ?
J'ai plutôt l'impression que ce sont les violences là-bas qui ont entraîné les violences ici. A chaque fois que l'on veut faire un pas en faveur d'une solution négociée, on nous dit que ce n'est pas le bon moment. Moi, je pense qu'il n'y a pas de mauvais moment pour poser un acte symbolique de confiance dans la paix. Et contrairement à ceux qui veulent propager ce conflit en lui donnant une dimension religieuse, des juifs contre les musulmans, nous redisons par cette résolution que c'est une question de politique et de droit international, entre deux Etats.

Est-ce une manière aussi de rétablir la position historique de la France, fragilisée cet été ?
C'est surtout une manière de réagir par rapport au contexte sur place. C'est aussi une façon, pour les socialistes, d'être fidèles à la ligne politique que l'on défend depuis le discours de François Mitterrand à la Knesset en 1982, favorable à la coexistence de deux Etats dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem pour capitale commune.

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L'opposition UMP y voit la preuve d'un manque de leadership de François Hollande...
François Hollande a mis sur la table une proposition de conférence internationale. Et je retiens que c'est sous son quinquennat que l'Assemblée va reconnaître l'Etat de Palestine. Après il lui reviendra, à lui, de décider le moment ou l'Etat français va le faire officiellement. Cette résolution a été discutée en lien avec le gouvernement, il ne s'y est pas opposé : on avance dans la bonne direction.

Que vaut la voix de la France sur un tel dossier ?
La France est membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et elle a un rôle moteur dans l'Union européenne en matière de diplomatie. Mais ce qui serait fort, c'est évidemment que chacun des 28 membres de l'UE reconnaisse l'Etat de Palestine. Le vote de cette résolution est éminemment symbolique mais il peut en déclencher d'autres et permettre à François Hollande, en tant que chef de la diplomatie, de prendre des initiatives au niveau européen. La nouvelle commission a amené un ton nouveau sur ce dossier : c'est le bon moment.

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La rédaction de TF1info

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