Réforme pénale : Hollande a-t-il recadré Taubira ?

par Antoine RONDEL
Publié le 30 mai 2014 à 14h36
Réforme pénale : Hollande a-t-il recadré Taubira ?

JUSTICE - La ministre a-t-elle sciemment omis de rappeler l'arbitrage de l'Elysée lors de l'examen de sa réforme pénale en commission des Lois ? C'est ce que lui aurait reproché François Hollande, rapporte Le Parisien, quelques instants après le dernier conseil des ministres. Explications.

"Un ministre, ça ferme sa gueule ou sa démissionne." Cette phrase de Jean-Pierre Chevènement, devenue maxime à force d'être ressortie à chaque ombre de décalage entre la parole d'un ministre et la ligne officielle de son gouvernement, s'appliquera-t-elle à Christiane Taubira ? 

Régulièrement attaquée par la droite et souvent opposée à Manuel Valls avant que celui-ci ne devienne Premier ministre, la ministre de la Justice a fini par faire sortir François Hollande de ses gonds, rapporte Le Parisien dans son édition du jour . Après le conseil des ministres de ce mercredi , elle s'est ainsi "faite vertement rappeler à l'ordre sur son devoir de loyauté", a confié un proche de l'Elysée. Ce que la principale intéressée a démenti ce vendredi, a rapporté l'AFP.

Un amendement trop laxiste ?

Le tort de la ministre ? Ne pas avoir rappelé la ligne gouvernementale lors d'une réunion de la commission des Lois du 27 mai. Réunion où était examinée la réforme pénale, et où devaient être discutés quelques amendements auxquels le gouvernement s'était opposé à plusieurs reprises. Le dernier arbitrage négatif ayant eu lieu ce lundi.

Parmi eux, l'extension de la contrainte pénale, cette fameuse alternative à la peine de prison qui fait tant hurler la droite contre Christiane Taubira, à tous les délits. Pour rappel, cette mesure ne vise pour l'instant que les infractions pour lesquels l'auteur des faits ne risque qu'un maximum de cinq ans d'enfermement. Son extension proposerait une alternative à la prison ferme pour les trafiquants de drogue et les auteurs d'agression sexuelle sur mineurs.

Or, la ministre de la Justice, craignant, d'après un de ses proches, que cette alternative ne se transforme en "peine au rabais", aurait fait un intense lobbying auprès des députés et sénateurs PS pour faire passer cet amendement. Jusqu'à omettre de rappeler l'arbitrage gouvernemental lors de cette fameuse réunion.


Antoine RONDEL

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