Sécurité à Nice : la longue polémique en dix phrases marquantes

Publié le 27 juillet 2016 à 19h01
Sécurité à Nice : la longue polémique en dix phrases marquantes

C'EST PAS MOI, C'EST LUI - Une véritable polémique avait éclaté au lendemain de l'attentat de Nice, le gouvernement et la Ville ne cessant de se rejeter la responsabilité du dispositif sécuritaire de la Promenade des Anglais le soir du drame. Alors que la police des polices a remis mercredi après-midi son rapport, metronews a recensé les dix phrases les plus marquantes de cet affrontement politique.

La récupération politique de l’attentat de Nice a ouvert l’interminable débat du "c’est pas moi, c’est lui". Pendant une dizaine de jours, le gouvernement et la municipalité de Nice se seront renvoyés la responsabilité du dispositif de sécurité mis en place le 14 Juillet sur la Promenade des Anglais, pendant que la droite et le FN exploitaient le potentiel du conflit. 

Alors que l'IGPN, la police des polices, a conclu dans un rapport dévoilé mercredi que le dispositif de sécurité lors du feu d'artifice "n'était pas sous-dimensionné", le niveau de menace étant alors considéré comme "classique", metronews revient sur cette polémique en dix phrases qui l'ont alimentée.

EN SAVOIR + >>  Polémique sur la sécurité à Nice : le dispositif "pas sous-dimensionné" le soir de l'attentat selon l'IGPN

► "Nous attendons des renforts, pour le moment insuffisants, que je réclame depuis des mois"

Au lendemain de la tuerie, alors que les Français sont encore sonnés par les images qui font la Une des médias, le président de la région Paca Christian Estrosi est le premier à ouvrir les hostilités. Invité au micro de France Info , l’ancien maire de Nice, qui avait assuré après les attentats janvier 2015 que les frères Kouachi n’auraient jamais pu agir si Paris avait été équipée du même dispositif de sécurité que sa ville, s’est déchargé sur l’Etat, demandant ainsi des comptes à François Hollande.

► "C'est un mensonge d'État"

Dans un entretien accordé au Point et publié le 17 juillet, Christian Estrosi, à nouveau, était monté au créneau en allant jusqu’à dénoncer un "mensonge" de la part du gouvernement. "On était très loin du chiffre annoncé par Manuel Valls de 64 policiers" nationaux présents le soir du drame, avait-il affirmé. Le rapport de l'IGPN dévoilé mercredi lui donne tort en confirmant ce chiffre. 

► "Je lui demande d’assumer ses responsabilités, de se maîtriser et de ne pas ouvrir les vannes"

La riposte est sèche. Manuel Valls fait le parallèle entre la dignité d’Anne Hidalgo à la suite des attentats perpétrés à Paris et le comportement de Christian Estrosi, qualifiant de "très grave" la participation à cette "dérive démagogique". Le Premier ministre demande à l'ancien maire de Nice de se maîtriser, alors que trois jours de deuil national ont été décrétés et que les 84 victimes de Mohamed Lahouaiej Bouhlel n'ont pas encore été identifiées. 

► "Les choses vont tellement bien que l'état d'urgence est supprimé, pour rétablir l'état d'urgence à minuit"

Invité sur le plateau de TF1 le 17 juillet, Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé ne pas vouloir "polémiquer" avec l’exécutif dans un contexte aussi triste, s’est tout de même laissé tenter par quelques critiques, avant d’exposer ses propositions pour lutter contre le terrorisme. Rejoignant l’argumentaire de Christian Estrosi, l’ancien chef de l’Etat a pointé l’état d’urgence, abandonné dans la journée du 14 Juillet, puis rétabli dans la soirée.

► "Aucun gouvernement n'a fait autant jusqu'à présent pour lutter contre le terrorisme"

Dans un  long communiqué commun  publié ce même jour, Bernard Cazeneuve et Manuel Valls ont répondu point par point à Nicolas Sarkozy, détaillant le rehaussement des effectifs de police et mettant en avant "l'augmentation de 17% des crédits de fonctionnement des forces de sécurité intérieure" depuis 2012, "là où ils avaient diminué d'autant lors du précédent quinquennat". Les deux ministres ont également évoqué l’adoption des "trois lois antiterroristes", ainsi que de la "loi renseignement" et "la création d'un centre de réinsertion et de citoyenneté par région d'ici fin 2017".

► "Un Guantanamo à la française serait la solution la plus simple"

Cette phrase n'est pas directement liée à la polémique sur la sécurité à Nice, mais elle illustre l'affrontement politique qui a suivi l'attentat, des voix de l'opposition réclamant des mesures d'exception. Dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles, Georges Fenech, ex-magistrat et président LR de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, a ainsi relancé une mesure choc pour lutter contre le terrorisme :  celle de créer un Guantanamo à la française.

En somme, un centre de détention pour les djihadistes à l’image du camp ouvert à Cuba, sur une base militaire américaine, par Georges W. Bush après les attentats du 11-Septembre. Une proposition radicale approuvée sur le 21 juillet sur le plateau de BFMTV et RMC par  le frontiste Gilbert Collard.

► "La réponse ne peut pas être la trumpisation des esprits"

Face à la polémique, Manuel Valls dénonce la "trumpisation" d'une partie de l'opposition et avertit dans un entretien accordé au JDD que la "méthode" du milliardaire américain, adepte des propos choc, ne peut pas "être employée".

► "La communication du gouvernement a, au minimum, travesti la réalité"

Dans son enquête sur la sécurisation de la Promenade des Anglais publiée le 20 juillet,   Libération  révèle que le dispositif de sécurité mis en place ce soir-là ne concorde pas avec celui détaillé par Bernard Cazeneuve sur le perron de l’Elysée, à la sortie d’une réunion de Défense.  Les réactions de la droite et du FN  ne se font pas attendre. Quand certains lui demandent des comptes, d’autres appellent à "sa démission" du gouvernement.

"J’ai été harcelée pendant une heure"

Le 24 juillet, soit 10 jours après la tuerie de Nice, la cheffe du centre de supervision urbaine (CSU, centre de vidéosurveillance de la police municipale) de Nice, Sandra Bertin en remet une couche en affirmant au JDD avoir été harcelée par le ministère de l’Intérieur pour qu’elle modifie son rapport. De graves accusations que la policière maintient après la plainte en diffamation déposée par Bernard Cazeneuve.

► "Un homme d'État, un ministre de l'Intérieur formidable"

François Hollande et Manuel Valls ont volé au secours de Bernard Cazeneuve en garantissant la transparence sur le dispositif sécuritaire du 14 Juillet. Le Premier ministre a défendu un ministre de l’Intérieur formidable, un homme intègre que l’on tente de déstabiliser et à mettre en cause.

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La rédaction de TF1info

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