"Un hold-up démocratique" : à Vitry-sur-Seine, un colistier détrône le maire sortant

Publié le 4 juillet 2020 à 20h55
"Un hold-up démocratique" : à Vitry-sur-Seine, un colistier détrône le maire sortant
Source : AFP

COUP DE THÉÂTRE - Arrivé en tête au second tour des municipales à Vitry-sur-Seine, Jean-Claude Kennedy a été battu ce samedi au "troisième tour" par l'un de ses colistiers, Pierre Bell-Lloch. Le secrétaire de la section communiste de Vitry était 5e sur la liste du maire sortant PCF.

Il ne l'a pas vu venir... Jean-Claude Kennedy, maire PCF sortant de Vitry-sur-Seine, pensait rempiler pour un mandat après avoir recueilli près de 50% des voix au deuxième tour du scrutin municipal. Mais "ça ne s'est pas passé comme ça devait... Fait assez rarissime, les électeurs se retrouvent avec un maire qu'ils n'ont pas choisi", a déploré auprès de l'AFP l'édile de 68 ans. C'est l'un de ses colistiers, Pierre Bell-Lloch, qui a été élu ce samedi 4 juillet, provoquant un séisme dans cette ville proche de Paris. 

Selon lui, son "camarade", issu lui aussi du PCF, a "floué la souveraineté populaire" en se présentant contre lui à la tête de la mairie. Dans la ville la plus peuplée du Val-de-Marne qui a connu des taux d'abstention record, le vote du conseil municipal, qui s'est déroulé à la demande de Pierre Bell-Lloch à bulletins secrets, a fait l'effet d'une bombe, y compris dans l'opposition. L'écologiste Frédéric Bourdon a déploré "un hold-up démocratique", jugeant le nouveau maire "illégitime". 

"Les putschs ne s'inscrivent jamais dans la durée"

Le simple conseiller municipal a conquis le fauteuil de maire de Vitry-sur-Seine lors d'un conseil municipal où il a remporté 27 voix sur 53, contre 11 seulement pour Jean-Claude Kennedy, les autres suffrages se répartissant entre les deux figures de l'opposition Frédéric Bourdon (SE, soutenu par LFI) et Alain Afflatet (LR). "C'est sans doute la première fois, dans l'histoire de notre pays, qu'un colistier décide de produire un tel acte cinq jours après le suffrage universel", a commenté sur Facebook le maire PCF sortant, promettant de ne pas en rester là. "L'histoire a montré que les putschs ne s'inscrivent jamais dans la durée".

Après avoir revêtu son écharpe tricolore de marie, le nouvel édile de 42 ans a présenté ses "excuses pour ne pas être parvenu à arriver à un compromis". "Je suis très conscient de l'émotion et de la stupeur" engendrées et "rien n'est plus difficile que de déchirer sa famille devant vous", a ajouté Pierre Bell-Lloch. Mais lui et ses soutiens souhaitaient "une équipe forte du renouvellement de la jeunesse et ça nous a été refusé", a argué le quadragénaire, qui officie par ailleurs en qualité de vice-président du conseil départemental. Et d'enfoncer le clou devant la chaise laissée vide par Jean-Claude Kennedy : "Le monde change maintenant à une vitesse grandissante et il nous faut une équipe municipale qui comprenne le changement". 


La rédaction de TF1info

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