Allocations familiales : Bruno Le Maire "pas choqué" par une modulation des aides... une position qui a évolué

Publié le 1 octobre 2017 à 13h38
Allocations familiales : Bruno Le Maire "pas choqué" par une modulation des aides... une position qui a évolué

FACT CHECKING - Dimanche, lors du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, le ministre de l'Economie s'est montré favorable à une proposition visant à moduler les allocations familiales, en principe universelles, selon les revenus des ménages. Au cours du temps, Bruno Le Maire a évolué sur la question.

La proposition est venue d'Olivier Véran, député LREM de l'Isère et rapporteur de la commission des affaires sociales à l'Assemblée. L'élu a demandé vendredi qu'une réflexion soit engagée sur la possible suppression des allocations familiales pour les ménages les plus riches au profit des plus modestes. "Il n'y a pas d'amendement prévu, mais le budget de la Sécurité sociale est l'occasion d'entamer une réflexion collective, avec des députés d'autres groupes, pour peut-être arriver à modifier la politique familiale durant le quinquennat", a plaidé le député de la majorité.  

Interrogé sur cette proposition dimanche, lors du Grand Jury, Bruno Le Maire s'est montré ouvert à une évolution des allocations. Qu'une réflexion "conduise à faire disparaître les allocations pour les revenus les plus élevés, cela ne me choque pas", a notamment indiqué le ministre de l'Economie. Ce dernier a rappelé qu'en 2011, il avait lui-même plaidé pour "une fiscalisation" des allocations familiales. "Je suis très attaché à la politique familiale", a toutefois prévenu l'invité du Grand Jury, estimant que cette dernière a déjà été "lourdement remise en cause sous le quinquennat de François Hollande". Donc : oui à une refonte des aides, mais "à condition d'avoir une réflexion plus globale sur la politique familiale". 

Une position qui a évolué

Si la position de Bruno Le Maire semble limpide, un coup d'œil à ses déclarations passées jette toutefois un peu de trouble. Dans une interview accordée à TF1 en février 2013, celui qui était alors député UMP de l'Eure avait, comme il le rappelle aujourd'hui, plaidé pour une fiscalisation des allocations familiales, une position minoritaire au sein de la droite, qui défend traditionnellement l'universalité de la politique familiale. "Moi, j'ai quatre enfants, je touche 432 euros par mois d'allocations. Un ouvrier qui travaille dur et qui gagne 1.300 ou 1.400 euros, ou un employé à 2.000 euros, va toucher la même allocation. Vous trouvez ça juste ? Moi, je ne trouve pas ça juste", avait-il argumenté. Donc acte. 

Mais quand, un an plus tard, le gouvernement socialiste instaure la modulation des allocations familiales en fonction des revenus, celui qui est alors candidat à la présidence de l'UMP s'insurge

Moi, j’ai quatre enfants, je peux vous dire ce que cela fait de prendre la baisse du quotient familial. Maintenant, les allocations familiales... Mais ils vont s’arrêter où les socialistes dans leur attaque contre les familles ? Eh bien moi, je vais vous dire, je trouve cela indigne. Proprement indigne !
Bruno Le Maire

Une évolution qui ressemblait pourtant beaucoup à la proposition du député de la majorité LREM qu'il soutient aujourd'hui...


Vincent MICHELON

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