De Pompidou à Fillon, ces affaires qui ont empoisonné la campagne des candidats à l'Elysée

ALG
Publié le 11 février 2017 à 9h00
De Pompidou à Fillon, ces affaires qui ont empoisonné la campagne des candidats à l'Elysée

FLASHBACK - Fragilisé par les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur son épouse et deux de ses enfants, François Fillon est loin d’être le seul candidat à l'Elysée à avoir vu sa campagne empoisonnée par une affaire.

François Fillon, qui voit sa campagne minée depuis le 25 janvier et les révélations du Canard Enchaîné sur de présumés emplois fictifs dans sa famille, est loin d'être le premier candidat à se trouver dans la tempête à quelques mois de la Présidentielle. De Georges Pompidou à Jacques Chirac, en passant par Jacques Chaban-Delmas et Valéry Giscard d'Estaing, retour sur les précédents de ces cinquante dernières années en France.

2017 François Fillon et "l'affaire Penelope"

Le 25 janvier 2017, Le Canard enchaîné affirme que Penelope Fillon aurait bénéficié d’emplois fictifs, notamment comme attachée parlementaire de son mari. Une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits" est ouverte.

Si l'hypothèse d’une mise en examen du candidat à l'Elysée est juridiquement possible, elle reste peu probable pour des raisons de calendrier et de procédure. Dans les sondages, la cote du candidat chute.

1968 Les Pompidou et "l’affaire Markovic"

Le 1er octobre 1968, Stefan Markovic est découvert mort dans les Yvelines.  Ce trentenaire yougoslave est l’ami et l’ancien "homme à tout faire" d’Alain Delon. La presse évoque un chantage organisé par la victime.

A moins d’un an de l’élection présidentielle de 1969, l’affaire suscite un déchaînement de rumeurs visant "la femme d’un homme politique". Rapidement, le nom de Claude Pompidou circule : elle aurait été prise en photo lors de parties fines. La justice poursuit un temps cette piste. Georges Pompidou dénonce un "complot" destiné à briser ses ambitions politiques. 

Ce ne sera pas le cas. Le 15 juin 1969, il est élu président avec 58,2% des voix face à Alain Poher, succédant ainsi à de Gaulle.

1972 Jacques Chaban-Delmas et la feuille d'impôt

Le 19 janvier, Le Canard Enchaîné révèle qu’entre 1966 et 1969, alors qu'il était président de l’Assemblée nationale, Jacques  Chaban-Delmas n’a pas payé d’impôts. Comment ? En profitant d’un dispositif complétement légal : "l’avoir fiscal", mis en place en 1965. 

Mais d’un point de vue moral, l’information n’en nuit pas moins à son image. En 1974, Jacques Chaban-Delmas est écarté de la course à l’Elysée dès le premier tour de l’élection, recueillant seulement 15,11% des suffrages. Derrière François Mitterrand et un certain Valéry Giscard d'Estaing.

1979 Valéry Giscard d'Estaing et les diamants de Bokassa

Le 10 octobre 1979, Le Canard Enchaîné (toujours) révèle que Valéry Giscard d’Estaing a reçu des diamants de la part de Jean-Bedel Bokassa, président de la République de Centrafrique.

Les faits remontent à 1973. Celui qui était alors ministre des Finances n’aurait pas déclaré le cadeau à la douane. L’hebdomadaire évalue sa valeur à un million de francs (soit environ 150 000 d’euros).

Lors d’une interview télévisée, VGE "oppose un démenti catégorique et (…) méprisant" sur ce montant. La polémique perdure jusqu’à sa défaite face à François Mitterrand au printemps 1981.

1998 Jacques Chirac et les emplois fictifs

Il est président de la République quand la plainte d’un particulier déclenche une série de procédures en décembre 1998. Elles concernent l'emploi par la ville de Paris, alors qu’il en était maire, de plusieurs personnes qui n'ont effectué aucune mission.

La question de poursuivre  le président devant la Haute Cour de Justice est posée. Au printemps 2002, Jacques Chirac est réélu à la présidence, battant au second tour le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.

Le 15 décembre 2011, il devient le premier ancien président de la République condamné en correctionnelle : il écope de deux ans de prison avec sursis pour détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d'intérêt dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.


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