Macron et Trump : deux visions du monde qui s'opposent à la tribune de l'ONU

Publié le 19 septembre 2017 à 19h52, mis à jour le 19 septembre 2017 à 20h19
Macron et Trump : deux visions du monde qui s'opposent à la tribune de l'ONU

FRONTAL - Lors de son intervention au siège des Nations unies, mardi soir, Emmanuel Macron a pris le contre-pied du président américain sur tous les sujets. À commencer par celui de la lutte contre le réchauffement climatique.

L'art du contrepied diplomatique. Après avoir vanté lundi, une nouvelle fois, ses bonnes relations avec le président américain, Emmanuel Macron s'est employé mardi, en début de soirée, lors de son intervention au siège des Nations unies, à New York, à défendre une vision du monde aux antipodes de celle défendue un peu plus tôt par Donald Trump. Comme on pouvait s'y attendre, c'est avant tout sur la question climatique que le président français s'est montré le plus inflexible. Tout en disant "respecter profondément la décision des Etats-Unis" de suspendre sa participation à l'accord de Paris sur le réchauffement climatique, il a martelé à nouveau que cet accord ne serait "pas renégocié". 

L'accord de Paris nous lie. Il pourra être enrichi, mais nous ne reculerons pas
Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat a également annoncé la présentation, à New York, d'un "pacte mondial pour l'environnement", avant de tancer ostensiblement "ceux qui croient que l'avenir se regarde en arrière". "Quand certains voudraient s'arrêter, nous devons aller plus loin", a-t-il conclu. 

Divergence frontale sur l'Iran et la Corée du Nord

Le contre-pied du président français ne s'est pas borné à la question climatique. Sur l'Iran, notamment : alors que Donald Trump dénonçait un peu plus tôt l'accord nucléaire passé en 2015 avec l'Iran, Emmanuel Macron a vanté un pacte "solide, robuste, vérifiable", jugeant que "le dénoncer sans rien proposer d'autre serait une lourde erreur", et que "ne pas le respecter serait irresponsable". Quand le président américain a tenu un discours extrêmement belliqueux à l'égard de la Corée du Nord, le président français a plaidé pour ramener le dirigeant de ce pays "par la fermeté à la table des négociations" afin de trouver "une solution politique à la crise", estimant que les menaces n'avaient produit aucun effet jusqu'ici. Idem sur la lutte contre le terrorisme, qui est "un combat militaire, diplomatique, mais aussi éducatif, culturel et moral", ou sur la "protection des réfugiés, un devoir moral et politique". 

Enfin, quand Donald Trump vantait avant lui la défense des intérêts nationaux, Emmanuel Macron, dans la pure tradition diplomatique française, a longuement fait l'éloge du multilatéralisme contre "la loi du plus fort", se posant en porte-parole "des voix oubliées", des "opprimés", et assurant qu'il n'y avait "rien de plus efficace" pour régler les conflits mondiaux. Les propos du président français, qui a par ailleurs confirmé son engagement à porter à 0.55% du PIB la contribution française à la politique de développement d'ici cinq ans, ont été accueillis par les applaudissements de la salle. 


Vincent MICHELON

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