Voile à l'université : le "Hijab Day" d'étudiants de Sciences Po provoque la colère de la classe politique

Publié le 20 avril 2016 à 15h57
Voile à l'université : le "Hijab Day" d'étudiants de Sciences Po provoque la colère de la classe politique

POLÉMIQUE - Une initiative invitant des étudiants à porter le voile mercredi à Sciences-Po, afin de le "démystifier", a suscité de vives réactions dans la classe politique, en particulier à droite.

"Un jour de voile" contre la stigmatisation. Devant une table recouverte d'écharpes et voiles dans le hall de l'Institut d'études politiques de Paris, une dizaine d'étudiantes à l'origine de ce "Hijab Day" distribuent des tracts depuis 8 heures ce mercredi. Plusieurs jeunes femmes essaient le voile pour la première fois. "La France a 99 problèmes, mais le hijab n'en est pas un", affiche un panneau en anglais. 

Le débat sur le voile à l'université avait resurgi la semaine dernière : Manuel Valls avait estimé qu'il "faudrait" une loi pour l'interdire, mais François Hollande avait aussitôt assuré qu'il n'y aurait "pas d'interdiction". Dans ce contexte, l'initiative étudiante à Sciences-Po a allumé une nouvelle polémique. Et surtout de nombreuses réactions de la classe politique.


Un "acte de prosélytisme religieux sans précédent"

A commencer par Bruno Le Maire, lui-même enseignant à Sciences-Po : il affirme sur Twitter sa "désapprobation face au Hijab Day"."Comme enseignant à @sciencespo, je veux dire ma désapprobation face au #HijabDay. En France, les femmes sont visibles. Non au prosélytisme !", a tweeté le candidat à la primaire à droite.

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, ulcéré par cette initiative, a également réagi sur Twitter. "Une démission de plus d'une élite fatiguée ! La France est au contraire la nation de l'égalité des sexes". Dans un communiqué, il dénonce un "acte de prosélytisme religieux sans précédent".

De son côté, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a dénoncé sur iTÉLÉ une manifestation "scandaleuse", rappelant être pour l'interdiction du voile à l'université.

La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, voit quant à elle "une forme de provocation dans cette initiative", tout en soulignant qu'il n'y a qu'"une poignée d'étudiants" à son origine. "Si cette journée à Sciences-Po était une journée de solidarité avec les femmes qui luttent dans les pays qui sont sous influence intégriste, qu'il s'agisse des Pays du Golfe, du Salvador, des pays dans lesquels les traditions martyrisent les femmes aujourd'hui (...), je serais prête à l'accepter. Mais je ne suis pas sûre que ce soit ça", a-t-elle ironisé, lors de l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP.

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La rédaction de TF1info

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