PROTECTION - Le ministre de la Santé l'avait annoncé : les masques grand public, promis par le président de la République lors de sa dernière allocution, sont déjà en cours de production. Bercy, qui coordonne l'appel à projet, indique à LCI que 11 millions sont déjà fabriqués.
Emmanuel Macron l'a promis lors de son allocution du lundi 13 avril : "En lien avec les maires, l'Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public" pour se protéger du coronavirus. Une mesure qui accompagnera le déconfinement prévu à partir du 11 mai. "Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme dans les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique", avait précisé le chef de l'Etat.
La production de ces masques grand public a d'ores et déjà commencé, comme l'avait annoncé le ministre des Solidarité et de la Santé Olivier Véran. La Direction générale des entreprises (DGE) - qui dépend du ministère de l'Economie et des Finances - a détaillé pour LCI les enjeux de leur fabrication.
11 millions de masques sont déjà fabriqués
D'après les informations de la DGE transmises à LCI, "du 30 mars au 12 avril, 11 millions de masques en tissus réutilisables ont été produits par l’industrie textile française." Une production qui a "vocation à monter encore en puissance d’ici fin avril", nous précise-t-on. La liste de ces entreprises est publiée et mise à jour régulièrement sur le site du ministère de l'Economie et des Finances. L'appel à propositions a été lancé il y a plusieurs semaines par la DGE, en lien avec les professionnels du secteur du textile et du papier.
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Pour l'heure, une centaine d’entreprises ont répondu présentes pour réaliser les masques grand public. Si sept sites de fabrication se trouvent à l'étranger (Vietnam, Portugal, Tunisie, Belgique), la production sera essentiellement tricolore, avec notamment 24 entreprises situées en Auvergne-Rhône-Alpes, 13 dans le Grand-Est ou encore huit dans les Hauts-de-France.
Parmi ces entreprises, on retrouve de grands noms comme Balsan, qui fournit les uniformes et képis de l'armée française, mais aussi l'atelier de Saint-James, plutôt habitué aux marinières et aux chandails ou, plus surprenant, La Toile du Boulanger, une entreprise qui fabrique des courroies en tissus pour le moulage du pain.
Il existe deux catégories de masques
Les entreprises qui ont répondu présent pour fabriquer ces masques doivent se soumettre à un cahier des charges très précis. Ce dernier a été élaboré par la Direction générale de l’Armement du ministère des Armées, sur la base des recommandations des autorités de santé l'Anses et de l'ANSM.
"Il existe deux catégories de masques en tissus réutilisables, appelés masques grand public, nous explique la DGE. Les catégories 1 à usage des professionnels en contact avec le public et les catégories 2 sont destinés à l’usage d’individus ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes, dans le cadre professionnel."
Deux catégories qui ne répondent pas aux mêmes normes. Pour les premiers par exemple, "les masques doivent filtrer plus de 90% des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns", précise la DGE.
Une batterie de test
Pour être considérés comme conformes, les masques sont soumis à toute une série de tests, au premier rang desquels : le lavage. Même si la conception de protection à usage unique est possible, les autorités sanitaires privilégient une solution réutilisable. Ainsi, la perméabilité à l’air et la performance de filtration sont testés avant et après lavage du masque candidat.
La DGE tient à rappeler que dans "aucun cas ces masques ne remplacent les gestes barrières. Ils devront être utilisés en complément de ces gestes et sont qualifiés pour des environnements de travail."
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