Laïcité, jeunesse, Macron... : ce que Juppé, Sarkozy et les autres diront lors du dernier débat de la primaire

Publié le 17 novembre 2016 à 16h44
Laïcité, jeunesse, Macron... : ce que Juppé, Sarkozy et les autres diront lors du dernier débat de la primaire
Source : Joël SAGET Kenzo TRIBOUILLARD Martin BUREAU Lionel BONAVENTURE / AFP

SPRINT FINAL - Jeudi soir, les sept candidats à la primaire de la droite et du centre débattront pour la troisième et dernière fois avant le premier tour qui aura lieu dimanche 20 novembre. Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et les autres devront répondre à des questions sur les relations internationales, le climat, la jeunesse, la laïcité ou encore la précarité. Parmi ces sujets, LCI vous dévoile les positions que les candidats devraient exposer sur le plateau de France 2.

Dernier débat avant le vote. Ce jeudi soir sur le plateau de France 2, les sept candidats à la primaire de la droite et du centre débattront pour la troisième fois avant le premier tour prévu dimanche 20 novembre. Dans un premier temps leur seront posées des questions d'actualité, sur l'élection de Donald Trump et probablement sur la déclaration de candidature d'Emmanuel Macron. Ils débattront ensuite de relations internationales, de climat, d'éducation/jeunesse, de laïcité ou encore de précarité. Voici ce que devraient dire les candidats à propos des sujets suivants :

Sur Emmanuel Macron

Nicolas Sarkozy ne s’est pas exprimé mercredi, mais l’ancien président de la République pourrait pointer du doigt le bilan d'Emmanuel Macron à Bercy. Au début du mois d’octobre, il avait déclaré que l'ex-ministre de l'Economie avait "préparé la pire politique économique qu’on a jamais connue". Il pourrait aussi s’en prendre au "système politico-médiatique" qui aime à suivre le candidat dans ses déplacements.

Alain Juppé répondra à ceux qui disent que la candidature de Macron l’affaiblit. "C’est d’abord un problème pour la gauche", a réagi mercredi le maire de Bordeaux lorsque des journalistes l'ont interrogé sur l'annonce de la candidature à la présidentielle. Il ne devrait pas manquer d’associer l'ancien ministre au bilan de François Hollande, et de souligner qu’il a trahi le président.

François Fillon estime que Macron "peut mordre à la marge sur le centre" mais que "ça n’aura pas de conséquences sur la primaire". L’ancien Premier ministre pourrait aussi souligner le manque d’expérience du candidat. "Les Français ne confieront pas leur destin à quelqu’un qui n’a aucune expérience et surtout qui n’a rien démontré", a-t-il affirmé mercredi sur RTL.

Selon Bruno Le Maire, la candidature de Macron aura une conséquence sur la primaire de la droite. Le candidat constate que l’échiquier politique, d’EELV avec Yannick Jadot à Marine Le Pen, en passant par Macron, se renouvelle. Sauf chez les Républicains, constate-t-il. Alors sans surprise, il devrait une nouvelle fois se poser en candidat du renouveau, comme le seul à pouvoir répondre à "la volonté de renouvellement farouche des Français".

Jean-François Copé a de son côté dénoncé l'apparition soudaine de Macron dans la vie politique : "Il ne faut pas prendre les autres de haut (…) l’engagement politique ce n’est pas l’affaire de quelques semaines ou de quelques mois, c’est un long chemin (…) il est encore dans l’idée que la politique c’est facile." 

Jean-Frédéric Poisson n’a pas fait de déclaration particulière à propos de la candidature d'Emmanuel Macron, mais à l’époque des débats sur la loi Macron à l’Assemblée, celui qui était orateur du texte pour l’UMP avait vivement critiqué le texte.

Nathalie Kosciusko-Morizet a publié ce jeudi sur Twitter une vidéo dans laquelle elle remercie Emmanuel Macron de soutenir ses idées, et propose aux Français de voter pour l’original, donc pour elle, plutôt que pour la copie, soit l’ancien ministre. Mardi sur BFM, elle avait critiqué l’action gouvernementale de Macron, estimant qu’il n’avait rien fait, si ce n’est mettre "des cars sur les routes".

Sur la jeunesse

La plupart des propositions jeunesse de Nicolas Sarkozy se trouvent dans la rubrique "Autorité" de son programme. L’ancien président veut instaurer un service militaire pour les jeunes en décrochage scolaire, créer dans les académies des internats à encadrement pédagogique pour rescolariser les jeunes. Il souhaite aussi mettre en place des incubateurs de start-up dans les universités. 

Alain Juppé a dans son programme une rubrique consacrée à la jeunesse. Il veut encourager l'emploi des jeunes en dynamisant l'apprentissage et en les formant aux métiers de demain, notamment dans le secteur du numérique. Il souhaite aussi encourager la création d'entreprises. A l'université, l'ancien Premier ministre veut permettre aux étudiants d'effectuer plus facilement une année à l'étranger. Il propose de renforcer l'offre de logements étudiants, de leur en faciliter l'accès et de développer le logement intergénérationnel. Alain Juppé veut par ailleurs lancer des programmes de santé adaptés aux jeunes et exonérer les étudiants des cotisations à la sécurité sociale. 

François Fillon veut mettre l’accent sur l’emploi des jeunes, en promouvant l’alternance comme une voie d’excellence. Il veut mettre fin aux emplois aidés qui coûtent 1,4 milliard d’euros et réorienter cette somme vers l’alternance. Il veut mettre en place une exonération des charges sociales pour l’embauche d’un jeune en alternance.

Bruno Le Maire veut lui aussi revaloriser le baccalauréat et les filières technologiques, ainsi que favoriser l’apprentissage. 

Jean-François Copé veut favoriser l'emploi des jeunes, notamment en facilitant la gestion par l'employeur des heures travaillées par les jeunes salariés dès 16 ans. Il propose de créer un service civique obligatoire de six mois pour "rendre à la Nation un peu de ce qu'elle lui a donné". Il veut encourager la création d'entreprises et créer un dispositif de prêts directs et garantis par l'Etat.

Jean-Frédéric Poisson propose un service national et universel d'une durée d'au moins dix mois. Nathalie Kosciusko-Morizet n'est pas plus originale que ses concurrents : elle veut elle aussi mettre en place un service national court obligatoire pour tous. 

Sur la laïcité

Nicolas Sarkozy refuse que les écoles mettent en place des menus de substitution dans les cantines. Il souhaite étendre la loi interdisant le voile intégral et suspendre les aides sociales pour les contrevenantes récidivistes. Il propose aussi la fermeture des écoles hors contrat dont l’enseignement ne correspond pas aux valeurs de la République.

Alain Juppé veut adopter un code de la laïcité qui rassemblera les règles non négociables qui s’imposent à tous et à toutes les religions. Il veut créer un délit d’entrave à la laïcité dans les services publics et conclure un accord entre la République et l’islam de France, sous la forme d’une charte.

François Fillon n'est pas favorable à l'interdiction de tous les signes religieux dans l'espace public. Au début du mois de septembre dernier, à La Baule, il avait défendu sa position : "Parler de lutte contre les communautarismes, c'est une façon de ne pas nommer le problème que nous avons avec l'islam radical. Les catholiques, les protestants, les juifs, les bouddhistes, les sikhs, ne menacent pas aujourd'hui les valeurs de la République. Alors cessons de faire croire qu'il faut durcir les règles de la laïcité au prix d'atteintes inacceptables à la liberté religieuse, alors que seule la poussée intégriste qui enflamme le monde musulman est une menace pour notre société." "Moi je suis pour le respect de la liberté religieuse, et je veux qu'on s'attaque sérieusement à la question de l'intégration dans la République du culte musulman", avait-il continué.

Bruno Le Maire s’est récemment emmêlé les pinceaux à propos de l’interdiction du voile dans les lieux publics comme les transports en commun. S’il n’est pas très précis sur la question, il semblerait que le candidat souhaite s’orienter vers un durcissement des conditions du port de vêtement religieux dans l'espace public.

Jean-François Copé veut interdire le port de tenues ou signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse dans un établissement public. Il veut interdire toute dérogation à la mixité dans l’ensemble des établissements publics et permettre aux chefs d’entreprise d’inscrire le principe de neutralité dans leur règlement intérieur.

Jean-Frédéric Poisson écrit dans son programme qu’il veut que "la France réaffirme que sa culture de référence est la tradition chrétienne et inscri(ve) les racines chrétiennes dans sa Constitution." Mais lors du premier débat, il s’était fait remarquer pour sa conception de la laïcité et son opposition à l’interdiction du burkini. "Il ne peut pas y avoir de liberté religieuse sans la liberté d’exprimer sa foi religieuse y compris d’ailleurs par le port du vêtement. Et donc je ne comprends pas, en tout cas je ne serai pas le chef d’Etat d’un pays qui rentrerait dans une logique de police du vêtement, avait-il lancé. Je n’ai pas compris les volontés d’interdire le burkini, je ne comprends pas non plus la logique qui voudrait que petit à petit on choisisse entre certains vêtements qui sont interdits et certains qui ne le seraient pas." 

Nathalie Kosciusko-Morizet s'est déclarée favorable à l'interdiction du voile à l'université il y a plusieurs mois.

Assistance / Précarité

Nicolas Sarkozy propose de baisser de 20% les allocations chômage à partir du 12e mois, puis à nouveau de 20% à partir du 18e. Il souhaite aussi suspendre les allocations chômage pour tout demandeur d’emploi refusant des offres d’emploi correspondant à son profil. Il veut fusionner le RSA, l’aide au logement et la prime d’activité.

Alain Juppé défend lui aussi la dégressivité des allocations chômage au bout d’un an, et propose un plancher de 870 euros. "Je propose de la faire jouer au bout d'un an et ensuite au bout de 18 mois, 25% au bout d'un an et 25% au bout de 18 mois", a-t-il détaillé. Mais, a-t-il précisé, "je ne ferai cela que si le marché du travail redémarre".

François Fillon veut lui aussi créer une allocation sociale unique, dont le montant maximal sera plafonné, pour une meilleure efficacité des aides. Il souhaite également aider ceux qui ont en le plus besoin à accéder à un logement dans le parc privé, notamment en baissant le plafond de ressources nécessaires.

Bruno Le Maire prône lui aussi la dégressivité des allocations et veut privatiser Pôle emploi. Il propose de créer une allocation de solidarité unique plafonnée à 60% du SMIC. Le candidat du renouveau souhaite développer l’offre de logements adaptés aux personnes âgées.

Comme beaucoup, Jean-François Copé plaide pour une dégressivité des allocations chômage. Il veut accompagner cela d’une baisse des charges sociales et d’un assouplissement des conditions de travail.

A la différence de ses adversaires, Jean-Frédéric Poisson n'est pas pour la dégressivité des allocations chômage. 

Nathalie Kosciusko-Morizet propose de réduire la durée d’indemnisation et de rendre plus dégressive l’allocation de retour à l’emploi en contrepartie d’un renforcement des moyens de Pôle emploi.  

Primaire : le Secours catholique exhorte les candidats à lutter contre la pauvretéSource : Sujet JT LCI
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Justine FAURE

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