TRIPATOUILLAGE ? - Malgré le décompte de 400.000 voix supplémentaires effectué entre dimanche soir et lundi matin, les scores en pourcentage des candidats de la primaire de la gauche sont restés étrangement identiques. Alors que certains n'hésitent plus à parler de fraude avérée, le président de la Haute autorité évoque un bug technique lié au prestataire informatique.
Les résultats du premier tour de la primaire de la gauche communiqués par le PS, et notamment le nombre de votants (officiellement pour l'instant de 1,6 million), ont-ils été gonflés, voire pire, trafiqués ?
D’étranges captures d’écran accréditent en tout cas cette hypothèse. En comparant les résultats partiels de dimanche soir (infographie ci-dessous à gauche) et de lundi matin (infographie ci-dessous à droite), on constate en effet que les scores en pourcentage des candidats sont strictement identiques. Or, entre-temps près de 400.000 voix ont été dépouillées (de 1,2 à 1,6 million). Ce qui rend un score identique pour les sept prétendants à l'investiture mathématiquement presque impossible.
S’agit-il d’un bug technique ou bien d'une manipulation des chiffres ? Et si, oui, pourquoi ? Il est trop tôt pour répondre à cette question. Pour faire taire les critiques, la Haute autorité chargée de l'organisation du scrutin assure que les résultats communiqués sont "sincères et complets".
"Il n'y a pas de participation gonflée. Jamais la Haute autorité ne l'aurait acceptée, jamais le comité national des primaires ne l'aurait proposée, jamais le prestataire de service ne l'aurait mise en place", a déclaré le président de la Haute autorité de la primaire Thomas Clay à la mi-journée, en parlant d'un problème informatique provenant du prestataire. Il estime donc "qu'il n'y a pas de raisons de polémiquer".
Explication de Thomas Clay sur le bug des chiffres : C'est le prestataire informatique qui n'a pas réactualisé les pourcentages. @LCI — Frédéric Delpech (@fredericdelpech) January 23, 2017
Un peu plus tard, Christophe Borgel, président du Comité national d'organisation, a évoqué une "erreur humaine" d'un "permanent" du parti pour expliquer la publication erronés de ces résultats.
Twitter se lâche
Or, avant même cette question des pourcentages, la disparition dimanche soir du compteur de votants sur le site de la primaire avait déjà suscité quelques interrogations. Ce lundi matin, Le Monde déplorait par ailleurs que la Haute Autorité ait refusé de communiquer les chiffres bruts de cette élection, que ce soit le nombre de votants bureau de vote par bureau de vote ou encore le nombre de voix obtenues par les sept candidats dans chacun des bureaux. "Ce qui rend impossible, pour l’heure, de publier des résultats détaillés vérifiables, et ce qui peut laisser planer une ombre sur la manière dont ce vote a été organisé", écrit le quotidien sur son site.
Quoi qu'il en soit, avec toutes ces interrogations, Il n’en fallait pas plus pour que les accusations de fraude se multiplient sur Twitter.
Donc voilà un bon résumé du problème. Personnellement je ne vois pas d'explication alternative à une triche pure et simple. pic.twitter.com/9ivm2ERMBb — Joel Gombin (@joelgombin) January 23, 2017
Fraude totale de la @hauteautorite ils ajoutent 351852 votants sans que cela ne change ne serait-ce que de 0,01 % les résultats #GameOver — Emeric Salmon (@EmericSalmon) January 23, 2017
Le Parti socialiste, infoutu d'organiser une élection sans magouille, ne nous manquera pas. Bye bye 👋🏼👋🏼🙂 https://t.co/FoxUmu7kO1 — Nıcolas Obrıst (@nobr_) January 23, 2017
Primaire : donc en une nuit, 353.000 voix en + sont remontées, mais les pourcentages des candidats sont restés STRICTEMENT LES MEMES. #Hallu — Frédéric Says (@FredericSays) January 23, 2017