PROPOSITIONS - Qualifié pour le second tour de la primaire de la gauche, derrière Benoît Hamon, Manuel Valls avait présenté son projet début janvier, un mois après l'annonce de sa candidature. Revues d'éléments.
"Je ne viens pas proposer le passé, je viens défendre un projet pour l’alternatif", disait-il le 3 janvier en présentant son projet. Avec deux cibles : "les vendeurs d'illusions" du Front national et la "purge" et la "brutalité" du programme de la droite. Si, aujourd'hui, dans la bouche de l'ancien Premier ministre, le "vendeur d'illusion" s'appelle Benoît Hamon, dont il a violemment attaqué le revenu universel, l'ex-Premier ministre avait dévoilé une série de propositions, qui, dans sa communication politique, prennent toutefois moins de place que son expérience politique, qu'il souhaite plus que tout mettre en avant pour la jouer plus présidentiable.
Europe
Manuel Valls souhaite que la France "redonne un cap et une cohérence à l'Europe". Il proposera, s'il est élu, "une conférence de refondation de l'Europe". Et "tant que l'Union ne sera pas profondément réformée, une pause dans l'élargissement est nécessaire".
Pouvoir d'achat
Dans son programme, Manuel Valls confirme sa volonté de relancer la défiscalisation des heures supplémentaires, une mesure mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy qui avait été supprimée sous le quinquennat de François Hollande et que le Premier ministre avait lourdement critiqué en son temps. En outre, "les petites retraites seront revalorisées".
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Citoyenneté
L'ex-Premier ministre propose un service civique "obligatoire de 6 mois" pour les jeunes. En outre, il souhaite instaurer une nouvelle "charte" de la laïcité "adossée à la Constitution". Il existe déjà une charte de ce type pour l'école.
Sécurité et terrorisme
Pour assurer la sécurité des Français, Manuel Valls préconise de "créer au minimum 1000 emplois par an de policiers et de gendarmes", doublés d'un "effort de modernisation technologique" évalué à 2.5 milliards d'euros entre 2017 et 2022. Il prévoit aussi de créer 10.000 places de prison, 1000 postes de magistrats et 1500 postes de greffiers.
Egalité hommes-femmes
Dans son projet, Manuel Valls s'engage à "tout mettre en oeuvre pour diviser par deux l'écart de salaire entre les hommes et les femmes en cinq ans". Il affirme aussi "qu'aucune exclusion des femmes de l'espace public ne sera tolérée", en référence à une récent reportage diffusé par France 2, et que la lutte contre la violence faite aux femmes sera "une priorité".
Revenu minimum
Comme d'autres candidats à la primaire, Manuel Valls souhaite créer un revenu minimum "décent" pour les Français. Pour lui, il ne s'agira pas d'un revenu "universel", proposition de Benoît Hamon qu'il a violemment critiquée, mais dédié "à ceux qui en ont besoin". Il compte le créer en fusionnant les minimas sociaux existants.
Santé
Opposé à la remise en cause du modèle social incarnée selon lui par François Fillon, Manuel Valls propose d'améliorer l'accès à la santé, notamment en augmentant le nombre de médecins par la suppression du numerus clausus, par la lutte contre les dépassements d'honoraires.
Dette publique
L'ancien Premier ministre, tout en réfutant le terme d'austérité, souhaite maintenir le déficit public "en-dessous de 3%" durant le quinquennat. Pour mémoire, le gouvernement a prévu que son niveau serait à 2,7% d'ici la fin du quinquennat.
Education
Le candidat à la primaire propose, pour la petite enfance, de "poursuivre les efforts de scolarisation des enfants de moins de trois ans", un engagement déjà pris en 2012 par François Hollande. Il souhaite également "revaloriser le statut des professeurs", par la rémunération notamment, et de donner à ces derniers "plus de liberté d'initiative pédagogique". Il compte également financer les universités à hauteur d'un milliard d'euros par an.
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Non-cumul des mandats
Comme Vincent Peillon, Manuel Valls souhaite aller plus loin dans la limitation du cumul des mandats. Il veut ainsi imposer un "non-cumul dans le temps" qui imposerait aux parlementaires trois mandats successifs au maximum. Son projet prévoit aussi, sans donner le nombre exact, de réduire le nombre de parlementaires et "d'ouvrir l'accès aux responsabilités politiques en facilitant l'engagement des personnes issues du privé".