INVITE POLITIQUE - Invité dans LCI Matin, le président des Centristes Hervé Morin a tenté de justifier la nomination de plusieurs membres de sa famille lors des élections législatives de 2007, après avoir taclé Emmanuel Macron pour la candidature de sa belle-fille Tiphaine Auzière comme suppléante de Thibault Guilluy dans le Pas-de-Calais.
Le passé rattrape Hervé Morin. Invité dans LCI Matin, le président du parti Les Centristes a été interrogé par Audrey Crespo-Mara sur son tweet interpellant Emmanuel Macron sur la nomination de Tiphaine Auzière. La belle-fille du président de la République (elle est la fille de Brigitte Macron et de son ex-mari André-Louis Auzière) est candidate aux élections législatives en tant que suppléante de Thibault Guilluy dans la 4e circonscription du Pas-de-Calais.
Pourtant, lui-même avait fait appel aux siens lors des élections législatives de 2007, comme le souligne la journaliste. A l'époque, Hervé Morin s'était séparé de François Bayrou lors du second tour de l'élection présidentielle. La raison ? Le président du MoDem avait refusé d'appeler à voter Nicolas Sarkozy face à son adversaire socialiste Ségolène Royal. "Je ne pouvais pas cautionner une démarche qui nous amènait à soutenir implicitement le Parti socialiste", justifiait Hervé Morin en 2014. Dans la précipitation, le président du Nouveau Centre (renommé Les Centristes) avait créé une liste pour les législatives sous l'étiquette du PSLE (parti socialiste libéral européen) et fait appel... à plusieurs membres de sa famille.
Hervé Morin justifie une "situation d'urgence"
La République exemplaire de #Macron c'est sa belle-fille candidate suppléante. C'est ça la fin de la république des castes & des privilèges? — Hervé Morin (@Herve_Morin) May 11, 2017
Son ex-femme Catherine Broussot-Morin se présente dans les Hautes-Pyrénées, son frère Philippe Morin dans le Pas-de-Calais et son neveu Julien Morin en Seine-Maritime. Lisa Morin et Micheline Morin, dont les liens avec l'ex-député sont inconnus, étaient quant à elles respectivement candidates à Paris et en Ariège. Mais pour Hervé Morin, le contexte était "différent" de celui de son successeur François Hollande. "On était dans une situation d'urgence où il avait fallu bâtir un parti politique en quinze jours", a rétorqué l'ex-ministre de la Défense à Audrey Crespo-Mara.
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Hervé Morin reproche à Emmanuel Macron de ne pas tenir ses engagements. "On a un président de la République qui a déjà gagné l'élection présidentielle et qui dit on arrête le système des enfants, la fin de la République des castes et des privilèges, poursuit-il. C'était un schéma radicalement différent entre un président de la République qui vient d'être élu et des hommes et des femmes qui, du jour au lendemain, se retrouvent avec un homme qui a décidé, sans en parler à personne, de rompre avec tout ses alliances traditionnelles."