Au Canada, la multiplication des dons d'organes s'explique par une vague d'overdoses

Publié le 20 février 2017 à 16h21, mis à jour le 20 février 2017 à 16h29
Au Canada, la multiplication des dons d'organes s'explique par une vague d'overdoses
Source : Thinkstock

TRANSPLANTATIONS - La vague de décès par overdose qui frappe le Canada entraîne une augmentation du nombre de dons d'organes. Un développement aussi paradoxal qu'inattendu de la crise du fentanyl qui fait des ravages en Colombie-Britannique.

C'est un constat qui fait froid dans le dos. L'augmentation du nombre de décès par overdose a bénéficé aux dons d'organes. "Il y a plus d'organes disponibles pour des transplantations et une partie de ces organes provient de victimes d'overdoses de drogue", explique David Landsberg, directeur des services médicaux de transplantation de la province Colombie-Britannique.

Cette corrélation entre les overdoses au fentanyl, un puissant sédatif, et les greffes d'organes est significative depuis la fin 2016. Entre le début de l'année et le 15 février, 59 organes provenant de 20 donneurs ont été transplantés dans cette province de l'ouest canadien, selon les données des autorités sanitaires. Le chiffre était de 37 provenant de 10 donneurs pendant la même période en 2016. 

La Colombie-Britannique "durement touchée"

La Colombie-Britannique, "la région la plus durement touchée" par la crise des opioïdes, selon Jane Philpott, ministre fédérale de la Santé, a déploré 914 décès par overdose en 2016, 80% de plus qu'en 2015. Le fentanyl était en cause dans deux tiers de ces décès. Et la tendance se maintient : pour le seul mois de janvier, 116 décès par overdose ont été enregistrés, selon les statistiques de la province.

Face à cette situation, Mme Philpott a annoncé vendredi de nouvelles mesures pour endiguer cette crise de santé publique, débloquant 75 millions de dollars canadiens (54 millions d'euros), dont 10 millions en aide d'urgence à la Colombie-Britannique. Le fentanyl, 100 fois plus puissant que l'héroïne, crée une forte dépendance, selon la police. A l'état pur, deux milligrammes, soit l'équivalent de quatre grains de sel, suffisent pour tuer un adulte.

Les victimes d'overdose sont traitées de la même façon que les autres donneurs potentiels. Certaines avaient donné de leur vivant leur consentement. Pour les autres, les médecins peuvent avoir l'accord des familles. Les prélèvements sont opérés une fois la drogue éliminée par les organes de la victime. Le personnel médical scrute aussi "méticuleusement" les organes des victimes pour s'assurer de ne pas transmettre de maladies infectieuses, compte tenu du risque plus élevé de contracter le virus du VIH ou une hépatite pour les consommateurs de drogues dures.

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La rédaction de TF1info

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