SANTÉ PUBLIQUE - Des particules 50.000 fois plus petites qu'un cheveu sont présentes dans un additif alimentaire (E171 ou dioxyde de titane) communément utilisé dans l'industrie agro-alimentaire. Problème dénoncé par 60 Millions de consommateurs : elles ne sont pas mentionnées alors que leurs effets pour la santé sont incertains.
Elles sont tellement petites qu'elles risquent de se faufiler dans le sang lorsqu'on les mange. Les nanoparticules sont pourtant présentes dans différentes sucreries sans que ce soit clairement spécifié sur l'étiquette. C'est en tout cas ce que 60 Millions de consommateurs dénonce dans son magazine de septembre.
La substance incriminée se trouve dans des proportions variées dans l'additif E171 (ou dioxyde de titane) utilisé dans l'industrie agroalimentaire et cosmétique pour blanchir confiseries, plats préparés et même dentifrices. Son utilisation est optimale quand elle sous sa forme nano, 50.000 fois plus petite qu'un cheveu, mais dans ces dimensions elle est soupçonnée d'être néfaste pour la santé, parce qu'elle passe plus facilement les barrières physiologiques, selon l'association.
Lire aussi
Nanoparticules et aliments : est-ce dangereux pour la santé ?
Lire aussi
Nanoparticules dans les aliments, dans les cosmétiques... Pourquoi ces substances inquiètent
Napolitain de Lu, M&M's, gâteaux Monoprix... contiennent des nanoparticules
Sur 18 produits testés, du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules a été retrouvé systématiquement. Les sucreries passées au crible sont parfois célèbres, des biscuits Napolitain de Lu (12% de l'additif) aux gâteaux glacés Monoprix Gourmet (100%), en passant par les M&M's (20%). Problème souligné par 60 Millions de consommateurs : faute d’affichage transparent, les consommateurs ne peuvent pas savoir si les produits qu'ils achètent en contiennent sous la forme en question.
L'Agence nationale de Santé a été saisie en janvier par le gouvernement pour déterminer si ce produit présente un éventuel danger pour les consommateurs, après la publication d'une étude de l'Inra concluant que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Cette étude ne permettait cependant pas une extrapolation à l'homme, selon son auteur. Il n'empêche qu'une évaluation par l'agence du cancer de l'OMS avait conduit à classer le dioxyde de titane comme cancérogène possible pour l'homme en cas d'exposition professionnelle par inhalation.