Deuxième cas autochtone de chikungunya détecté dans le Var : 3 questions sur la maladie de "l’homme courbé"

par Julie BERNICHAN
Publié le 16 août 2017 à 8h48
Deuxième cas autochtone de chikungunya détecté dans le Var : 3 questions sur la maladie de "l’homme courbé"
Source : Thinkstock

MOUSTIQUES – Après qu'un premier cas autochtone de chikungunya, transmis par le moustique tigre, a été détecté la semaine dernière dans le Var, une enquête épidémiologique a permis d'en révéler un deuxième. Le département a renforcé son niveau d'alerte : il est placé depuis lundi en niveau 3 du plan national de lutte contre le moustique tigre, vecteur de la maladie. LCI fait le point sur les symptômes, les modes de transmission et l'incidence du chikungunya.

Un deuxième habitant du Var a contracté le virus du chikungunya, a indiqué l' l’Agence régionale de santé (ARS) de Provence Alpes Côtes d’Azur dans un communiqué. Ce nouveau cas a été révélé suite à une enquête épidémiologique menée après la révélation d'un premier cas autochtone de chinkungunya dans le même département, vendredi 11 août. L'état de santé des deux patients résidant dans le même quartier n'inspire "aucune inquiétude", précise l'autorité sanitaire.

Cependant, compte tenu de la présence du foyer et par mesure de précaution, le département a renforcé son niveau de vigilance : du niveau 2, le Var est placé depuis ce lundi 15 août en niveau 3 du plan national de lutte contre le moustique tigre, vecteur de la maladie. Et pour cause, les Français qui contractent le chikungunya sur le territoire sont généralement ceux qui reviennent de l’étranger. Or, les Varois n’ont pas voyagé en zone contaminée lors des deux dernières semaines. Ils ont donc contracté la maladie après avoir été piqués par un moustique tigre (de type Aedes) lui-même infecté par une autre personne. Des opérations de démoustication ont été lancées aux abords du domicile et du lieu de travail des patients et les professionnels de santé sont invités à être vigilants.

Tour d’horizon de ce qu’il faut savoir sur cette maladie rare dans l’Hexagone. 

Qu’est-ce que le chikungunya ?

C’est un virus qui se transmet à l’homme via la piqûre du moustique de type Aedes, aussi surnommé moustique tigre. Il "provoque chez les patients des douleurs  articulaires aiguës qui peuvent être persistantes", prévient l’Institut Pasteur. Il n’existe pas de traitement à proprement parler mais les symptômes peuvent être soulagés grâce à une bonne hydratation et à la prise d’antalgiques. 

Comment reconnaître la maladie ?

Les symptômes les plus fréquents se manifestent par l’apparition brutale de fièvre, de courbatures, de douleurs articulaires souvent invalidantes, obligeant la personne à se tenir voûtée (d’où le nom de "chikungunya", qui signifie "homme courbé" dans la langue africaine makondée), de maux de tête, de nausées, de fatigue ou encore d’éruption cutanée. Mais le site de l’Assurance maladie précise encore que dans certains cas, "les symptômes restent légers et l'infection passe inaperçue". 

A noter : les douleurs articulaires peuvent mettre plusieurs jours à plusieurs semaines à disparaître et le rétablissement est complet. Plus rarement, ces douleurs peuvent persister plusieurs mois à plusieurs années. D’où l’importance de consulter un médecin lorsque les symptômes apparaissent. 

En 2014, 49 cas de Chykungunya en quelques semaines en FranceSource : JT 13h WE
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La maladie est-elle fréquente en France ?

Depuis que la maladie a fait son apparition en Europe, en 2007, où un des moustiques Aedes albopictus s’est établi, les autorités sanitaires sont vigilantes. "Les premiers cas autochtones dans le Sud de la France ont été recensés en 2010", indique l’Institut Pasteur et le chikungunya s’est propagé aux Antilles à la fin de l’année 2013. 

Archives - Martinique : après Chikungunya, on relativise sur le virus Zika (1/02/16)Source : JT 13h Semaine
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Depuis la reprise d’activité du moustique, au début du mois de mai, Santé Publique France, chargé de coordonner la surveillance du chikungunya et de la dengue dans les départements, recense 2 cas de chikungunya importés auxquels s’ajoute désormais les deux cas autochtones. Avec 65 cas importés, la dengue est beaucoup plus répandue sur le territoire.


Julie BERNICHAN

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