SURDOSE – L’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a donné son feu vert à une autorisation de mise sur le marché pour un antidote aux surdoses d’opiacés : le Nalscue. Le point sur un médicament qui pourrait sauver de nombreuses personnes à risques.
Après des années d’attente, le Nalscue vient d’obtenir le Saint Graal des médicaments : une autorisation de mise sur le marché (AMM). L’antidote aux surdoses d’opiacés à base de Naxolone sera ainsi commercialisé d’ici trois mois en France. Les consommateurs de drogue au risque élevé d'overdose pourront ainsi disposer en urgence de cet antidote.
Ce médicament se présente sous la forme d’un spray nasal, simple d’utilisation, qui permet de diffuser la Naloxone, une molécule qui agit comme un antagoniste aux récepteurs de la morphine. En quelques secondes, il permet d’inverser les effets d’un surdosage d’opiacés. Son mode d’action : il se fixe sur les récepteurs opioïdes et déplace la morphine de ses sites récepteurs afin de stopper son action. Un effet temporaire qui n’empêche pas l’hospitalisation ni la prise en charge par le SAMU, rappelle l’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).
Un médicament délivré sur prescription médicale non obligatoire
Depuis juillet 2016, le Nalscue bénéficiait d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU). Seuls les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie pouvaient donc fournir les patients à risques. Mais désormais, ce médicament pourra aussi être délivré sur prescription médicale non obligatoire à toutes les personnes à risque d’overdoses d’opiacés ou à leur entourage. Une formation spécifique à l’utilisation du médicament devra être dispensée.
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En France, 349 personnes ont perdu la vie en 2013 à la suite d’une surdose d’opiacés. Cette autorisation devrait permettre de sauver de nombreuses vies alors que le rapport annuel 2017 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies notait "une augmentation, pour la troisième année consécutive, du nombre de décès par surdose de drogue". Sur l’année écoulée, une dizaine de vie ont été sauvées grâce à l’antidote qui permet d’écarter le risque létal après une détresse respiratoire consécutive à une overdose. Un chiffre qui pourrait être amélioré avec l’extension de l’autorisation.