SANTE - Une enquête a été ouverte après la mort d'un nourrisson le 21 décembre à Paris, quelques heures après qu'il a reçu une dose d'uvestérol D. Ce médicament très courant fait l'objet d'une surveillance renforcée depuis 2006.
Un nourrisson âgé de dix jours est décédé le 21 décembre dans un hôpital parisien, quelques heures après avoir reçu à son domicile une dose d'uvestérol D, un médicament administré pour lutter contre les carences en vitamines D. Le nouveau-né a succombé à un arrêt cardio-respiratoire, précise ce lundi l'Agence française de sécurité du médicament (ANSM), qui ne fait pas à ce stade le lien entre le décès et l'ingestion de ce médicament produit par les laboratoires Crinex.
"Des investigations sont en cours pour déterminer les causes exactes du décès et savoir s'il est susceptible d'être imputé à
l'uvestérol D", peut-on lire dans un communiqué, qui vient confirmer des informations du Figaro. Les premiers résultats de cette enquête seront connus dans les prochains jours, précise encore l'ANSM. "Elles permettront la mise en place des mesures qui s'avéreraient nécessaires".
Une surveillance renforcée depuis 2006
Toujours selon l'agence, aucun décès n'a été imputé à l'uvestérol D depuis sa mise sur le marché, en 1990, mais il
fait l'objet depuis 2006 d'une surveillance renforcée. L'ASNM avait réitéré fin 2013 les précautions à prendre lors de la prise de ce médicament, indiqué pour prévenir les carences en vitamine D, notamment chez le nourrisson et l'enfant jusqu'à cinq ans, afin de prévenir les "fausses routes".
L'agence avait fait état de "signalements de malaise et de fausse route chez des nourrissons, en particulier chez des nouveau-nés prématurés et des nourrissons âgés de moins d'un mois" et indiqué avoir demandé au laboratoire Crinex de mettre en place "des mesures de minimisation des risques".
Ces mesures prévoyaient notamment la remise de fiches de conseils aux parents par le médecin ou le pharmacien sur la manière d'administrer le médicament. A plusieurs reprises, la revue indépendante Prescrire a attiré l'attention sur le risques lié au mode d'administration de ce médicament, par l'intermédiaire d'une pipette doseuse. Dans un article publié en 2014, elle estimait que l'ANSM et la firme Crinex "ne montraient pas une prise en charge sérieuse du problème".