L'immense courage d'Alek, Caroline et Stéphane en lice pour une médaille aux Jeux Mondiaux des Transplantés

par Julie BERNICHAN
Publié le 25 juin 2017 à 7h33, mis à jour le 29 juin 2017 à 16h23
L'immense courage d'Alek, Caroline et Stéphane en lice pour une médaille aux Jeux Mondiaux des Transplantés

AU-DELÀ DE LA MALADIE – Depuis leurs greffes, Alek, 9 ans, Caroline, 27 ans et Stéphane, 44 ans, ont l’impression d’avoir une seconde vie et souhaitent en profiter pleinement. Ces trois fans de sport, que la vie n’a pas épargnés, ont décidé de participer aux 21ème Jeux Mondiaux des Transplantés qui se tiennent à partir de ce dimanche 25 juin et jusqu'au 2 juillet à Malaga, en Espagne. Ils racontent.

A 9 ans, Alek Cartron est le plus jeune athlète de la délégation française à participer aux Jeux Mondiaux des Transplantés. "Il adore faire du sport", nous explique sa mère Chake Cartron-Makardidjian, "ça lui fait beaucoup de bien". Le petit garçon, à l’autre bout de la ligne, souffle les réponses à sa mère. Comme 60 autres Français greffés (cœur, foie, poumons rein…), âgés de 9 à 83 ans, Alek tentera de décrocher une médaille à Malaga, en Espagne, où se déroule cette compétition du 25 juin au 2 juillet, et qui réunit quelque 2000 sportifs du monde entier.  L’occasion de se rassembler autour d’une passion, le sport, et de célébrer leur "seconde vie" grâce au don d’organes. 

Chake Cartron-Makardidjian

Là-bas, Alek tentera de monter sur le podium à l’issue de l’épreuve de 50 mètres course à pied, de bowling et de natation. Si cette dernière discipline n’est pas "particulièrement recommandée" car elle favorise les infections, notamment au niveau des poumons, Chake s’attache à ce que la maladie ne dicte pas la vie de son fils. "Il va principalement aux Jeux pour s’amuser et s’il peut gagner, ce ne sera que du plus", souligne-t-elle. Depuis qu’elle lui a donné le lobe gauche de son foie, à ses 11 mois - le seul organe avec le rein que l’on peut donner de son vivant - la mère de famille s’attache à ce que son fils, né avec une atrésie des voies biliaires (AVB), ait une vie "extraordinaire". Bien sûr, il suit un régime particulier pour préserver son nouvel organe mais "il n’a jamais rechigné à prendre ses médicaments immunosuppresseurs", souligne la Lyonnaise.  

Don d'organes : nouvelle réforme en vigueurSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Ma mère m’a donné naissance une seconde fois"
Caroline Godot

Caroline Godot aussi a été greffée du foie. C’était il y a 17 ans, à la suite d’une hépatite fulminante (maladie de Wilson). Comme Alek, c’est sa mère qui, compatible, a fait le choix de lui donner une partie de son foie pour la sauver. "Elle m’a donné naissance une seconde fois, estime l’athlète. Aux jeux, je vais me battre pour moi mais aussi pour elle."

Caroline Godot

Depuis sa greffe, la jeune femme a décidé de vivre à fond et elle a d’ailleurs une revanche à prendre : "Je n’ai pas pu participer aux derniers Jeux qui se tenait en Argentine, il y a deux ans, à cause d’un problème de santé qui m’a empêché de prendre l’avion", regrette-t-elle. La jeune femme qui vit à Limoges s'apprête à participer à plusieurs épreuves : le badminton, son sport de cœur, la natation, la marche 3 km et la pétanque.

J’ai appris à courir à l’âge de 40 ans"
Stéphane Devoret

Stéphane Devoret

Stéphane Devoret, lui, aimerait faire aussi bien que lors des précédents Jeux argentins. Il était alors monté sur la troisième marche du podium du 5 km marche. "J’aimerais refaire une belle performance, précise-t-il. Je trouve que c’est une belle façon de remercier mon donneur cadavérique". L’homme de 44 ans a reçu une greffe des deux poumons en 2013, après s’être battu toute son enfance  contre la mucoviscidose, une maladie qui le privait de toute activité physique, faute de souffle. "J’ai appris à courir à 40 ans, confie celui qui est désormais un stakhanoviste du sport. J'ai pu réaliser mon rêve grâce à mon donneur."

Comme les deux autres athlètes, il souhaite sensibiliser le grand public au don d'organes et rappeler l'importance de prendre position. "Je n’ai rien contre ceux qui ne souhaitent pas donner", ajoute la mère d'Alek, mais c’est important d’en parler avant de devoir prendre une décision dans la précipitation. 

De son côté, le Pr Olivier Bastien, directeur du département don et greffe d'organes et tissus de l'Agence de biomédecine rappelle que si le public est mieux informé qu'avant, "il est important de poursuivre les efforts car la demande d'organes reste supérieure à l'offre". En 2015, 21.464 Français étaient dans l'attente d'une greffe. Seulement 5 746 en ont bénéficié. 

Vous pouvez suivre les résultats des Jeux Mondiaux des Transplantés sur la page de l'association Transe-forme ou sur leur Facebook 


Julie BERNICHAN

Tout
TF1 Info