Le réchauffement climatique va avoir des répercussions sur notre vie sexuelle

Publié le 4 novembre 2015 à 13h11

LIBIDO - Alors que la planète se réchauffe, notre libido, elle, pourrait bien se refroidir. C'est en tout cas la conclusion d'une étude menée par des chercheurs américains.

Lorsque l’on évoque le réchauffement climatique, on pense généralement à la fonte de la banquise, à la montée des eaux, ou encore à la disparition de certaines espèces animales ou végétales. Mais qui aurait cru qu'il pourrait aussi menacer notre libido ? Et bien, à en croire une étude menée par des chercheurs américains, l'augmentation de la température sur terre pourrait avoir de graves répercussions sur notre libido.

En vue la Conférence sur le climat de Paris, cela pourrait bien devenir un argument de poids pour sensibiliser l'opinion. Des scientifiques de l'Université Tulane (Nouvelle-Orléans), de l'Université de Floride centrale et de l'Université de Californie (Santa Barbara) prédisent, dans un rapport du Bureau de recherche national relayé par le site de The Independent , un effondrement de la natalité et une baisse de la fréquence des rapports sexuels au cours des prochaines décennies.

Plus il fait chaud, moins on a envie de copuler ?

Leurs travaux révèlent ainsi que neuf mois après une journée particulièrement chaude, le taux de natalité baisse de manière significative. Concrètement, si on ne ralentit pas le réchauffement climatique, ce sont 107.000 naissances par an de moins, rien qu'aux Etats-Unis, d'ici la fin du siècle. Pour arriver à ce chiffre, ils ont étudié les données sur l'évolution de la fécondité et des températures sur le territoire américain. Ils ont ainsi constaté qu'au moment où les températures sont les plus hautes (aux alentours de 26.6°C), le taux de natalité subit une forte baisse dans les mois qui suivent.

Autrement dit, plus il fait chaud, moins on a envie de copuler ? "Nous avons découvert que les fortes chaleurs provoquaient une baisse importante du nombre de naissances, expliquent les chercheurs. Que la hausse des températures avait un impact important sur la fréquence des rapports sexuels et qu'elles pouvaient aussi affecter les niveaux d'hormones, et donc les pulsions sexuelles. En outre, cela pourrait également nuire à la santé reproductive, à la qualité du sperme chez l'homme, ou celle de l'ovulation chez la femme."

A la clé, des inégalités encore plus importantes

Les scientifiques concluent leur rapport en soulignant qu'à moins d'un changement miracle pour limiter le réchauffement climatique, à terme, l'usage de l'air conditionné pourrait devenir la seule issue pour aider les humains à se reproduire. D'autant que les résultats de l'étude ont été observés aux États-Unis, ils pourraient donc être encore plus importants dans les pays en développement, notent les chercheurs.

"Le déclin des naissances est un problème très grave, notamment dans les pays où les taux de natalité sont en-dessous du seuil de remplacement (>2 enfants/femme). En commençant par les organismes sociaux, comme la sécurité sociale, qui seront soumis à une forte pression, avec à la clé des inégalités encore plus grandes au sein de la population." En bref, si on fait moins d'enfants, on aura moins de monde pour payer nos retraites et nos gouttes. 


Matthieu DELACHARLERY

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