Les enfants de couples gays sont aussi heureux que ceux des hétéros

par Julie BERNICHAN
Publié le 3 mai 2016 à 19h40
 Les enfants de couples gays sont aussi heureux que ceux des hétéros

STIGMATISATION – En évaluant plusieurs critères, bien-être compris, des chercheurs américains montrent que les enfants de pères homosexuels se portent aussi bien que les autres.

Un couple homosexuel n’élève pas moins bien ses enfants qu’un couple hétérosexuel. C’est ce qui ressort d’ une enquête de scientifiques américains. Présentée lors de la réunion annuelle des Pediatric Academy Societies, qui se tient à Baltimore (Etats-Unis) jusqu’au 3 mai, l’étude confirme que les enfants grandissent dans les mêmes conditions, peu importe l’orientation sexuelle de leurs parents.

Pour arriver à ce constat, les chercheurs de la Tufts University School of Medicine (Boston) ont effectué un sondage en ligne. Ils ont repris le questionnaire d’une grande étude nationale menée de 2006 à 2010, la National Survey of Family Growth, interrogeant des couples hétérosexuels sur leurs enfants. Ici, les réponses de 732 pères gays, habitant dans 47 états différents, ont été analysées.

Des niveaux de bien-être similaires

Parmi les enfants, 36% sont nés dans le cadre d’une relation hétérosexuelle, 38% ont été adoptés et 14% sont issus d’une mère porteuse, puis ont été adoptés ensuite. Certains couples expliquent également rencontrer des difficultés pour obtenir la garde partagée (33%) lorsqu’ils sont divorcés.

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"L’étude montre que les enfants élevés pars des parents homosexuels peuvent autant réussir dans les domaines affectif, scolaire, social ou professionnel", explique le Dr Ellen Perrin qui a mené l’enquête. Ainsi, il n’y a pas de différence dans les activités proposées par les parents (lecture, promenades…) qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, ni dans l’alimentation. Les niveaux de bien-être des enfants s’avèrent similaires.

De plus, 88% des pères gays déclarent que leur enfant n’est ni malheureux ni déprimé, contre 87% pour l’échantillon hétérosexuel. Les pères gays sont 72% à répondre ne pas s’inquiéter pour l’avenir de leur enfant, contre 75% pour les hétérosexuels.

Le défi de la stigmatisation


Malgré ces résultats plutôt positifs, tout n’est pas gagné pour autant. En effet, beaucoup de pères interrogés se confrontent à un avis réfractaire de la part de leurs familles ou de leurs amis quant à l’adoption d’un enfant. Entre 20% et 30% des pères interrogés estiment être victimes de stigmatisation.

Des a priori dont souffrent aussi leurs enfants. Ainsi, un tiers des enfants des familles homosexuelles souffrent des taquineries de leurs camarades d’école. En cause, la sexualité de leurs papas. "Cette stigmatisation qui fait obstacle aux efforts des hommes gays pour accéder à la parentalité montre la nécessité de meilleures protections sociales et juridiques pour ces familles", conclut le Dr Perrin.

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Julie BERNICHAN

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