L'étude santé du jour : le DDT soupçonné d'être impliqué dans la maladie d'Alzheimer

Publié le 29 janvier 2014 à 14h06
 L'étude santé du jour : le DDT soupçonné d'être impliqué dans la maladie d'Alzheimer

ENVIRONNEMENT - L'insecticide DDT, interdit depuis 1972 mais capable de subsister longtemps dans l'environnement et l'organisme humain, pourrait accroître le risque de la maladie d'Alzheimer, selon une petite étude américaine.

De quoi renforcer les doutes sur la nocivité des pesticides pour l'homme. Le DDT, un insecticide largement utilisé il y a une trentaine d'années, pourrait accroître le risque de la maladie d'Alzheimer, selon une étude américaine parue dans le Journal of the American Medical Association. Pour ces chercheurs du centre de recherche sur la maladie d'Alzheimer à l'Université Emory, il n'y a aucun doute ce produit chimique est un véritable facteur de risques à ne pas négliger.

Le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) est l'un des tout premiers insecticides modernes, utilisé avec beaucoup de succès comme insecticide agricole mais aussi dans la lutte contre les moustiques transmettant le paludisme. Mais dans les années soixante, il est reconnu comme dangereux pour la faune et la flore, d’où son interdiction officielle dix ans plus tard. Classé comme un Polluant Organique Persistant (POP) il est très persistant dans l’environnement (environ 15 ans) et voyage sur de longues distances depuis leur source.

"Nous sommes encore exposés"

Jusqu'ici, les études scientifiques n'avaient évoqué que de possibles effets cancérigènes du DDT. "C'est l'une des premières études à identifier un important risque environnemental pour Alzheimer", souligne le Dr Allan Levey, un des principaux coauteurs. Les chercheurs ont étudié 86 patients avec Alzheimer et 79 personnes en bonne santé. Ils ont découvert que la teneur de DDE, le composant actif du DDT, était près de quatre fois plus élevée chez les personnes atteintes d'Alzheimer.

Le DDT peut rester dans l'organisme de huit à dix ans et son composant actif s'accumule dans les tissus alors que les personnes vieillissent. A terme, cette présence de DDE favoriserait la formation de plaques de bêta amyloïdes, un signe caractéristique d'Alzheimer." Nous sommes encore exposés car nous consommont des fruits et légumes et que le DDT persiste longtemps dans l'environnement", relève le Dr Richardson, professeur de médecine environnementale et le principal auteur des travaux.

Les Français également concernés

Mais, relève l'étude, les niveaux de DDE ne sont pas le seul facteur déterminant pour expliquer Alzheimer. Les personnes concernées par ce risque seraient ayant également des facteurs génétiques spécifiques. "Une prochaine étape importante serait d'effectuer cette même étude sur un plus grand nombre de sujets pour confirmer les résultats", juge le Dr Levey. En attendant, l'Organisation mondiale de la santé s'est prononcée pour une vaporisation limitée dans des zones d’épidémie du paludisme.

En France, le DDT a été interdit en 1971. Mais  selon une étude de l'Institut de veille sanitaire , qui se base sur des analyses urinaires, "les niveaux français des pesticides organophosphorés et pyréthrinoïdes (famille à laquelle appartient le DDT) seraient supérieurs à ceux des Américains, Allemands et Canadiens". Plus généralement, les dernières expertises nationales établissent qu'il "semble exister" une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte comme la maladie de Parkinson et certains cancers.


La rédaction de TF1info

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