Mort inattendue du nourrisson : des chercheurs identifient une nouvelle cause

par Julie BERNICHAN
Publié le 17 novembre 2016 à 17h05
Mort inattendue du nourrisson : des chercheurs identifient une nouvelle cause
Source : Thinkstock

ETUDE – Malgré l’application des recommandations des agences sanitaires au pied de la lettre, certains décès de nourrissons demeurent inexpliqués. Des scientifiques australiens suggèrent qu’il pourrait y avoir une explication biologique à cela.

Près de 250 nouveaux-nés décèdent chaque année en France de la mort inattendue du nourrisson, selon l’Institut national de veille sanitaire. On entend par là la mort soudaine et sans cause identifiée d’un bébé âgé de moins d’un an. Les raisons du drame restent donc par définition mystérieuses. Mais une nouvelle étude publiée dans la revue Molecular Neurobiology suggère une nouvelle cause et elle serait d’ordre biologique.

Pour arriver à ce constat, les chercheurs de l’hôpital pour enfants de Weastmead (Australie) ont étudié le cerveau de 30 nourrissons victimes du syndrome. Ils ont alors constaté que la concentration d’une protéine au niveau du cerveau, l’orexine, était inférieure à la normale (à hauteur de 20%). Celle-ci joue un rôle très précis puisqu’elle aide les adultes comme les enfants à se réveiller lorsqu’ils arrêtent de respirer par exemple.  

Sur la piste d’un test de dépistage

D’après les chercheurs, identifier les bébés à risques permettrait donc de limiter les risques de mort inattendue du nourrisson. Mais l’élaboration d’un tel test de dépistage n’est pas pour tout de suite : "Nous devons d’abord savoir si la protéine est modifiée dans le sang, et si ces changements sont visibles dans le cerveau", explique le Dr Rita Machaalani au Guardian. Il ne verrait donc le jour que d’ici une dizaine d’années. 

De plus, des scientifiques américains ont constaté que les bébés victimes du syndrome présentaient des niveaux moindre de sérotonine, un neurotransmetteur qui joue un rôle essentiel dans la respiration, la régulation du rythme cardiaque et dans le sommeil. 

Mais en plus du facteur biologique, les mauvaises habitudes de sommeil entrent en jeu. C’est ainsi que des experts de l’American Academy of Pediatrics ont publié de nouvelles recommandations en octobre dernier. Parmi elles, ils conseillent aux parents de faire dormir bébé dans la même pièce qu’eux jusqu’à 6 mois mais en évitant le co-dodo, de le coucher sur le dos, de ne pas surcharger le berceau de doudous et de garder une température comprise entre 18 et 20 degrés. 

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Julie BERNICHAN

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