Comment une enfance difficile peut être un accélérateur de vieillissement

par Julie BERNICHAN
Publié le 5 octobre 2016 à 17h34, mis à jour le 5 octobre 2016 à 17h48
Comment une enfance difficile peut être un accélérateur de vieillissement

VIE DE FAMILLE – Une nouvelle étude montre que les difficultés familiales vécues dans l’enfance, sources de stress, peuvent accélérer le vieillissement des enfants à l’âge adulte. Explications.

Si le stress n’est bon pour personne, il affecterait les plus petits jusque dans leur ADN. Conséquence : ils vieilliraient plus vite une fois adulte. C’est en tout ce que suggère une recherche américaine publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy Of Sciences of the United States of America (PNAS). 

Ainsi, une pression abusive, un harcèlement scolaire ou tout autre traumatisme impacterait biologiquement les enfants. Plus précisément, l’exposition au stress durant les premières années de leur vie favoriserait le raccourcissement des télomères. Ces petits bouchons sont situés aux extrémités des chromosomes, qui structurent l’ADN. La longueur de ces télomères est un bon indicateur de l’âge biologique. En clair, plus ils sont longs, plus on a de chance de vivre longtemps et en bonne santé. 

Un questionnaire et des prélèvements de salive

Pour arriver à ce constat de l'impact du stress pendant l'enfance sur le vieillissement, les chercheurs de l’université de Colombie britannique, au Canada, ont étudié les données de 4.598 personnes de plus de 50 ans. Ces volontaires ont dû remplir un questionnaire en prenant soin de mentionner les éventuelles difficultés et traumatismes qu’ils ont subi avant leur 18ème anniversaire. Les confidences des participants allaient des difficultés financières, aux agressions sexuelles, en passant par le chômage de l’un de leurs parents et les déménagements. Pour étudier les télomères, les chercheurs ont aussi réalisé des prélèvements salivaires. 

Du sport et bien manger pour rallonger ses télomères

Verdict : plus de trois quarts des adultes interrogés ont déjà vécu un évènement traumatisant ou des situations difficiles au cours de leur jeunesse. Et ceux qui en ont vécu le plus sont aussi ceux qui avaient les télomères les plus courts. Plus précisément, la réduction des télomères au-delà de 50 ans augmentait de 11% pour chaque expérience traumatisante vécue. 

Des conclusions qui confortent celles obtenues lors de précédentes études. Celles-ci avaient montré que d’autres facteurs environnementaux comme la dépression raccourcissaient les télomères. En revanche, il est possible de rallonger les petits fragments d’ADN à l’image des centenaires du village italien Acciaroli. Leurs secrets : une activité physique régulière et une alimentation variée et équilibrée.  


Julie BERNICHAN

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