POLÉMIQUE - La ministre de la Santé Agnès Buzyn a appelé samedi à avoir "confiance dans les vaccins", critiquant vertement les parents hostiles. La ministre n’exclut pas des sanctions même si "ce n’est pas la meilleure façon d’avancer"
"Les vaccins, ça marche, ça fonctionne, ça a sauvé des centaines de millions de vies". Lors d’une prise de parole aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence samedi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a déploré une nouvelle fois la défiance d’une partie de la population française envers cette médication.
"Il y a des gens qui ne vaccinent plus leurs enfants. En fait, ils comptent sur la protection des autres, sur le fait qu'il n'y a plus d'épidémie, pour protéger leurs enfants", a critiqué la ministre, ajoutant que notre société avait "la mémoire extrêmement courte". "Le problème, c'est qu'à force de ne plus vacciner les enfants, on a des épidémies de rougeole, on a des méningites, on a des gosses qui meurent chaque année de maladies évitables. C'est insupportable", a-t-elle ajouté.
Réflexion sur des "sanctions"
La ministre a précisé ces derniers jours envisager, dans son projet de loi, une clause d'exemption pour les parents farouchement opposés à la vaccination, tout en disant "réfléchir" à des "sanctions", même si ce n'est selon elle pas "la meilleure façon d'avancer".
"Je prends mes responsabilités"
Aujourd'hui seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires, le DTP : diphtérie (depuis 1938), tétanos (depuis 1940) et poliomyélite (depuis 1964). La ministre souhaite étendre – pour une durée limitée – cette obligation à huit vaccins supplémentaires, dont la coqueluche, l'hépatite B ou la rougeole qui sont seulement recommandés. "Je prends mes responsabilités", a expliqué samedi Agnès Buzyn. "L'Etat n'a pas peur : il faut vacciner les enfants" et avoir "confiance dans les vaccins", a-t-elle insisté, ajoutant que "les potentiels effets secondaires" étaient "très très rares".
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La controverse sur la vaccination ne touche pas que la France. En Italie, le gouvernement a adopté le 19 mai un décret-loi, qui doit être confirmé par le Parlement dans les trois mois, rendant 12 vaccins obligatoires pour inscrire les enfants à l'école.