Perturbateurs endocriniens : des dizaines de substances nocives dans les cheveux des enfants

Publié le 20 avril 2017 à 8h16, mis à jour le 20 avril 2017 à 10h26
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SANTÉ - Autorités et consommateurs sont appelés à réagir par le magazine 60 millions de consommateurs après la découverte de nombreuses traces de perturbateurs endocriniens dans des mèches de cheveux d’enfants.

Bisphénol A, phtalates, pesticides... Des traces de dizaines de perturbateurs endocriniens ont été retrouvées dans les cheveux d'enfants de 10 à 15 ans, selon une étude publiée ce jeudi par 60 millions de consommateurs. "Aux très hautes autorités d'arrêter de jouer les poules mouillées et d'imposer des règles. [...] Et rappelons que la meilleure pression vient des consommateurs, capables de refuser d'acheter des produits non vertueux", interpelle la rédactrice en chef du magazine Sylvie Metzelard dans son éditorial, évoquant les risques de ces substances pour le développement et la fertilité.

L'association de consommateurs a fait analyser par un laboratoire indépendant une mèche de cheveux d'un panel de 43 enfants et adolescents de 10 à 15 ans, habitant "sur tout le territoire" français, tant en ville qu'en milieu rural, pour y rechercher 254 substances "répertoriées comme des perturbateurs endocriniens potentiels ou avérés". Les résultats montrent que des polluants ont été détectés dans les cheveux de tous les jeunes participants : 23 à 54 molécules ont été retrouvées selon les enfants (34 en moyenne). Des résultats qui "suggèrent fortement" que les petits Français sont "tous contaminés", s'alarme le magazine.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances présentes dans de nombreux produits du quotidien (cosmétiques, jouets, peintures, contenants alimentaires...), qui perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies.

Parmi les sept grandes familles de polluants recherchées, des phtalates et des pesticides étaient présents dans tous les échantillons analysés, tandis que bisphénols, PCB, hydrocarbures aromatiques polycycliques, métaux lourds et retardateurs de flamme bromés  ont été retrouvés chez une partie des enfants.

Le bisphénol A, perturbateur avéré, n'a été retrouvé que dans 20% des échantillons, preuve de "l'efficacité" de son interdiction en France dans tous les contenants alimentaires depuis 2015, selon 60 millions de consommateurs. En revanche, le bisphénol S, utilisé en substitution, était présent dans 98% des échantillons, une "mauvaise nouvelle" pour l'association, car il est "fortement suspecté" d'avoir les mêmes effets sur la santé que son prédécesseur. 

Le magazine pointe aussi la présence chez plus de 70% des enfants d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, des substances issues de la combustion classées perturbateurs potentiels et, pour certaines, cancérigènes possibles. Autre point inquiétant, la persistance dans les analyses de PCB, retrouvés chez tous les enfants sauf un, alors qu'ils sont interdits en France depuis... 1987.

En février, l'ONG Générations Futures avait mené un test semblable sur sept personnalités écologistes, montrant que leurs cheveux renfermaient tous de nombreux perturbateurs endocriniens (de 36 à 68 par personne). Santé publique France avait mis en évidence en décembre la présence de traces chez quasiment toutes les femmes enceintes dans un panel de plus de 4 000 personnes.

L'Union européenne peine actuellement à se mettre d'accord sur une définition des perturbateurs endocriniens qui permettrait de prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé.

Perturbateurs endocriniens : Hulot dénonce un sujet "seulement effleuré" pendant la campagneSource : Sujet JT LCI
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Sur LCI, Nicolas Hulot regrette que le sujet "santé, environnement" ait été seulement "effleuré" dans la campagne. "Le XXIe siècle devrait êre celui de l'hygiène chimique (...) on sait bien qu'il y a des relations de cause à effet monstrueuses et tragiques dans l'émergence de nouvelles pathologies entre la dispersion de produits chimiques dans notre alimentation, dans la vie quotidienne... Les Français sont en attente d'une réponse", a-t-il déclaré.


La rédaction de TF1info

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