Accusé d'avoir écoulé 8000 tonnes de lait en poudre potentiellement contaminé, Lactalis "dément fermement"

Publié le 24 octobre 2018 à 7h30, mis à jour le 24 octobre 2018 à 12h34
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Source : Sujet JT LCI

LACTALIS - Une association de victimes a publié mardi des nouvelles révélations à propos du site de Lactalis en Mayenne. Selon l’association et un article du "Canard enchaîné" paru mercredi, le groupe aurait écoulé 8000 tonnes de poudre de lait provenant de l’usine de Craon, où du lait infantile a été contaminé aux salmonelles, alors même que des produits avaient déjà été rappelés. Le groupe a "fermement" démenti ces accusations "sans fondement".

L’Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS), a publié ce mardi 23 octobre un communiqué dans lequel elle dit avoir fait de "nouvelles découvertes" sur Lactalis. Selon l'association et Le Canard enchaîné, l’industriel aurait ainsi écoulé 8000 tonnes de produits "potentiellement contaminés" selon des documents transmis par la Préfecture de Mayenne. Des accusations "sans fondement" que le groupe a démenti "fermement" mercredi matin. 

Il s’agirait plus précisément de la poudre de lait. Fabriquée dans l’usine de Craon, et destinée aux préparations industrielles, elle a été écoulée "sans encombre", alors qu’au même moment, tous ses produits infantiles étaient retirés de la vente.

L’association juge que le géant de l’industrie agroalimentaire aurait donc "tenté de dissimuler au public" ces informations. Car, alors que les produits infantiles fabriqués dans cette usine depuis avril 2017 faisaient la Une des journaux, suspectés d’être contaminés aux salmonelles, la poudre de lait de la même usine et à la même période, aurait dû soulever des soupçons au sein des responsables de Lactalis pour l'association. Ce qui n'a jamais été le cas.

Mais ce n’est pas tout. Dans les mêmes documents, l’association relève que des salmonelles ont été détectées dans l’environnement de l’usine de Mayenne entre 2005 et 2017. De quoi mettre à mal les explications de l’industriel. Lorsque l’affaire avait éclaté au grand jour en décembre dernier, celle-ci avait ainsi justifié la présence de salmonelle par des travaux au sein de l’usine de Craon en février 2017.

L’avocate de l’association, Maître Jade Dousselon demande donc, aux vues de ces nouvelles relations, qu’une "enquête indépendante" est nécessaire afin de "faire la lumière sur ces nouveaux éléments". "Y-avait-il une contamination de cette poudre de lait ? Cette contamination a –t-elle été dissimulée et par qui ? Autant de questions auxquelles des réponses doivent impérativement être données", écrit ainsi l’avocate de l’association.

"Ces produits n'étaient pas concernés par le retrait/rappel"

Invité sur LCI mercredi matin, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a estimé que Lactalis devait faire l'objet d'une "surveillance renforcée" : "Si jamais elle a essayé de frauder par rapport aux consignes qui lui avaient été données, naturellement elle doit être condamnée".

François de Rugy : "Lactalis doit faire l'objet d'une surveillance renforcée"Source : Sujet JT LCI
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L'entreprise a réagit mercredi matin. Dans un communiqué, Lactalis "dément et condamne fermement" de nouvelles accusations "sans fondement". "Les 8000 tonnes visées par le Canard Enchaîné ont été fabriquées sur la Tour 2 non objet de la contamination et conditionnées sur un circuit d'ensachage indépendant. Aussi en toute transparence avec les autorités, ces produits n'étaient pas concernés par le retrait/rappel", précise le groupe.

Des arguments corroborés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui, dans un communiqué, souligne que ces 8000 tonnes de lait "pour adulte" étaient bien issues de la tour de séchage n°2. "Aucun élément de l’enquête n’a conduit cette fois les autorités à remettre en cause la décision de Lactalis et à imposer une mesure de rappel plus large incluant les laits pour adulte", indique encore la DGCCRF, faisant valoir que "l'Etat a pris ses responsabilités". 


La rédaction de TF1info

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