ÉPIDÉMIE - Une semaine après avoir été balayé par l'ouragan Matthew, Haïti est confronté à une autre menace potentiellement catastrophique : le choléra. La maladie, déjà présente dans le pays, est transmissible par les eaux usées. Elle peut entraîner la mort d'un individu bien portant en l'espace de trois jours. LCI vous explique comment.
En Haïti, une semaine après le passage de l’ouragan Matthew, l'heure est ce lundi aux consignes sanitaires d'urgence. Le petit pays des Caraïbles, déjà meurtri, doit maintenant faire face à la menace grandissante du choléra, présent dans le pays depuis 2010 (10.000 morts et 500 cas chaque semaine).
Cette maladie, transmissible par les eaux usées et les aliments souillés, fait notamment craindre le pire dans les zones les plus isolées autour de Port-Salut. La brève période d'incubation, qui s'étend de deux heures à cinq jours selon les cas, est un facteur qui renforce la dynamique potentiellement explosive de l'épidémie.
Un malade peut perdre jusqu'à 15 litres d'eau par jour
Touchant les enfants comme les adultes, un malade peut en mourir en l'espace de quelques jours si aucun traitement n'est mis à sa disposition. Chez la plupart des personnes, 80% selon l'OMS, aucun symptôme ne se manifeste physiquement. Mais la bactérie, présente dans les selles jusqu'à dix jours après l'infection, peut potentiellement infecter d'autres personnes. Il peut alors en résulter des vomissements, de fortes diarhées et une déshydratation importante.
Un individu peut perdre jusqu'à 15 litres d'eau par jour. Le traitement consiste à compenser ces pertes digestives. La réhydratation est assurée par voie orale ou par voie intraveineuse, selon l'état du malade. L’amélioration est perceptible au bout de quelques heures et la guérison, sans séquelle, obtenue en quelques jours.