Sept à Huit Life - "Marcher 20 minutes était devenu un calvaire" : les douleurs intimes de femmes porteuses d'implants Essure

Publié le 24 septembre 2017 à 19h14, mis à jour le 24 septembre 2017 à 20h09
Sept à Huit Life - "Marcher 20 minutes était devenu un calvaire" : les douleurs intimes de femmes porteuses d'implants Essure

SANTÉ - Depuis sa mise sur le marché en 2002, près de 240 000 Françaises auraient opté pour la contraception définitive proposée par les implants Essure. Commercialisés par le laboratoire Bayer, ils ont été retirés du marché par l'Union européenne en août 2017, qui soupçonne que de graves effets secondaires seraient liés à cette technologie.

Comme Mylène, Sandrine ou Marielle, de nombreuses femmes chaque année optent pour une contraception définitive, afin de pas, ou plus avoir d'enfants. "Après mes deux enfants, j'ai pris rendez-vous chez mon gynécologue pour me faire ligaturer les trompes," se rémémore Sandrine. "Il me dit que ça ne se fait plus, et me parle de l'implant Essure. Je lui ai fait confiance." 

Cette technologie, développée par Bayer, faisait effectivement figure d'innovation majeure à sa mise sur le marché. Conçu comme un long ressort souple, Essure se place sans anesthésie dans chacune des deux trompes de Fallope. Avant, seule la ligature des trompes étaient une option, c'est-à-dire un acte chirurgical lourd qui nécessicite de sectionner l'accès aux ovaires. 

Des effets secondaires très invalidants

J'ai l'impression que mes genoux se dérobent, que mes muscles se tétanisent. Marcher 20 minutes, c'est devenu un calvaire.
Sandrine, porteuse d'implants Essure

Pourtant, quelques semaines après la pose, la santé de Sandrine se dégrade rapidement. Très sportive, elle doit arrêter subitement toute activité. Elle a du mal à marcher, à se lever le matin. Au bout de deux ans, elle doit quitter son poste dans une banque pour passer en mi-temps thérapeutique. Sandrine est méconnaissable. Chaque geste du quotidien devient une épreuve : "J'ai l'impression que mes genoux se dérobent, que mes muscles se tétanisent. Marcher 20 minutes, c'est devenu un calvaire."

Comme beaucoup de femmes concernées, Sandrine, Mylène et Marielle, ont d'abord été moquées par leur médecin quand elles évoquaient un lien entre leur état de santé subitement dégradé et la pose de cet implant. Dépression, ménopause... elles passent de nombreuses années à ne pas mettre le doigt sur l'origine de leurs souffrances. En 2014, Marielle Klein découvre un groupe de soutien sur Facebook : 16 000 Américaines porteuses des implants évoquent les mêmes symptômes. "Je ne me sentais plus seule," raconte avec émotion la jeune femme. "C'était une révélation".  Elle décide de créer sa propre association, "R.E.S.I.S.T" pour dialoguer avec des femmes qui vivent les mêmes épreuves qu'elle. 

L'ablation des organes comme seule issue

Après six ans de souffrances, Mylène prend une décision radicale pour tenter d'aller mieux. Début septembre, cette mère de 52 ans fait le choix de se faire retirer l'intégralité de l'utérus, ainsi que ses trompes de Fallope. L'implant Essure ne peut être retiré seul, il est incrusté dans les tissus de ces femmes. Pour elles, seule l'ablation devient une issue. Un opération lourde, que le chirurgien de Mylène a pratiqué sur une douzaines de patientes récemment. Toutes, sont porteuses d'implants contraceptifs Essure. Le praticien, lui, évoque des résultats "spectaculaires" de l'état de santé de ses patientes. Elles seraient plus de 400 femmes a avoir opté pour l'ablation de l'utérus afin de mettre un terme à leur calvaire. 

Cette vidéo est issue de l’émission Sept à Huit Life du dimanche 24 septembre 2017, présentée par Harry Roselmack. Sept à Huit Life est une émission de télévision française d’information hebdomadaire diffusée sur TF1 depuis le 3 septembre 2000. 


La rédaction de TF1info

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