ESPOIR - La société française Abivax vient de publier les résultats d’une étude prometteuse concernant le traitement du VIH, le virus responsable du sida. En s’attaquant aux "réservoirs" où loge le virus, la molécule ABX464 permet une diminution significative de la charge virale. Une avancée saluée par l’association Sida Info Service.
Voilà une bonne nouvelle pour les 150.000 à 160.000 Français touchés par le virus du sida. Les chercheurs de la société de biotechnologie française Abivax ont développé une molécule au nom un peu barbare : ABX464. Sa particularité est qu’elle est capable de débusquer le virus du VIH dans le sang et, mieux encore, de s’attaquer à ses réservoirs afin de diminuer la charge virale, soit la quantité de virus présent dans le sang. Les résultats prometteurs de l’étude clinique, menée sur une trentaine de patients français, belges et espagnols, ont été dévoilés ce mardi.
"Cette découverte est une véritable percée, affirme le docteur Jean-Marc Steens, directeur médical d’Abivax. Les médicaments actuels contrôlent la réplication du VIH mais ils ne peuvent pas l’éradiquer car le virus se cache dans ce que nous appelons des réservoirs du VIH." Or, c’est bien ce que peut faire la molécule développée par le laboratoire français, lorsqu’elle est administrée oralement en plus d’un traitement antirétroviral. Du "jamais-vu", selon Jean-Marc Steens.
Un enthousiasme partagé par Alain Miguet qui travaille pour l’association Sida Info Service. "On nous annonce régulièrement des traitements et des vaccins miracles mais là, c’est une avancée dont on se réjouit", confie-t-il au Parisien. Il espère qu’à long terme, les patients n’auront plus à prendre leurs antirétroviraux tous les jours de leur vie.
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Cependant, "il faut voir à quel niveau de réduction nous pouvons aller et sur combien de temps, tempère le Professeur Jamal Tazzi, qui travaille au CNRS Montpellier et qui a participé au développement de la molécule dans le quotidien. Il rappelle que l’étude ne s’est déroulée que sur 28 jours. La prochaine phase de la recherche devrait être un plus longue, sur un temps compris entre 56 et 84 jours. Si un petit pas vers la guérison du VIH vient d’être effectué, la bataille contre le sida prendra encore du temps.