Trouble de l'érection : et si la solution était une greffe de cellule souche dans le pénis ?

Publié le 10 février 2016 à 12h53
Trouble de l'érection : et si la solution était une greffe de cellule souche dans le pénis ?

INNOVATION – une équipe de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil à greffe des cellules souches dans le pénis de patients souffrant de troubles de l'érection à la suite d'un cancer de la prostate. Et les résultats ont été très encourageants.

Pour les hommes qui ont combattu un cancer de la prostate c'est un peu la double peine. Cette maladie qui touche chaque année 57.000 hommes en France se guérit de mieux en mieux : la survie à cinq ans est passée de 72% pour un diagnostic entre 1989 et 1993 et à 94% pour un diagnostic entre 2005 et 2010. Mais après le traitement chirurgical survient souvent un autre problème : des troubles de l'érection.

Conséquence de l'ablation de la tumeur, ce handicap amène un cortège de problématiques qui nuisent au patient dans sa vie de tous les jours : problème d'estime de soi, tension dans le couple... Les troubles de la fonction érectiles ne sont pas à prendre à la légère.

Une solution plus efficace que le Viagra

C'est pourquoi une équipe du service d'urologie de l'hôpital universitaire Henri-Mondor, à Créteil, a tenté un essai clinique innovant. L'idée ? Greffer des cellules souches prélevées sur la moelle osseuse du patient et les lui greffer directement dans le pénis.

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Les malades sélectionnés présentaient tous des lésions irréversibles liées à l'opération qu'ils avaient subie dans le cadre du traitement de leur cancer de la prostate. Les solutions traditionnelles (Viagra, pompe à érection) étaient jusqu'à présent restées sans effet. L'idée est que ces cellules dites souches ont la capacité de s'adapter à un nouvel environnement et de se multiplier pour "réparer" des organismes endommagés. En l'espèce, ces dernières se sont transformées en cellules du même type que celles endommagées dans le pénis du patient.

Des résultats très positifs

Dès six mois après la greffe une amélioration notable s'est faite sentir. Sur le terrain de la performance sexuelle, en notant leur satisfaction de 0 à 30, les patients sont passés d'une note moyenne de 7,30 à 17,40, soit un bond de 10 points. La satisfaction globale sur la qualité du rapport sexuel et celle de l'orgasme étaient également meilleures. A noter que deux patients ont déclaré avoir retrouvé les mêmes sensations qu'avant leur maladie et l'opération.

Si ce traitement ne peut s'appliquer aux troubles de l'érection liés à des questions psychologiques (lire un témoignage recueilli par metronews ici ), puisqu'il s'adresse à des patients qui expérimentent une pathologie physiologique, ces résultats encourageants, s'ils étaient confirmés par d'autres essais cliniques, pourraient donner de l'espoir à d'autres malades. Ainsi l'équipe de l'Hôpital Henri-Mondor évoque une possible application à des troubles résultants de maladies générales type diabète ou autres affections cardiovasculaires.

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La rédaction de TF1info

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