Un simple comprimé d’aspirine pour faire barrage au cancer du pancréas ?

par Julie BERNICHAN
Publié le 22 décembre 2016 à 18h43
Un simple comprimé d’aspirine pour faire barrage au cancer du pancréas ?
Source : Thinkstock

PRÉVENTION – Une nouvelle étude américaine réaffirme les bienfaits de l’anti-inflammatoire. Un comprimé quotidien permettrait ainsi de diviser par deux les risques d’un cancer du pancréas, une maladie insidieuse souvent diagnostiquée trop tard.

L’aspirine serait-elle devenue l’arme anti-cancer par excellence ? De nombreuses études scientifiques ont déjà prouvé ses bienfaits protecteurs contre le risque de développer un cancer du côlon. Maintenant, c’est au tour d’une méta-analyse américaine de dévoiler les pouvoirs de l’anti-inflammatoire contre une autre forme de cancer, tout aussi redoutable : celui du pancréas. 

Le chanteur Billy Paul, le fondateur d’Apple, Steeve Jobs… de nombreuses personnalités ont succombé à la maladie. Cette forme de cancer emporte chaque année près de 300.000 personnes dans le monde. Sournoise, elle est très longtemps silencieuse. Et lorsque les symptômes se manifestent, il est bien souvent trop tard pour la soigner. "Trois quarts des patients décèdent au cours de l’année qui suit le diagnostic", affirme l’INSERM.

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont passé au crible 18 études. Toutes portaient sur l’aspirine et le cancer. Après avoir découvert "une incidence probable", les chercheurs de l’Ecole de médecine de Yale (Etats-Unis) ont choisi de mener leur propre étude sur un panel de patients pris en charge dans des hôpitaux de Shanghai. Les participants ont ainsi été divisés en deux groupes : le premier était composé de 761 personnes ayant un cancer, le second de 794 autres qui n’en avaient pas. Toutes ont rempli un questionnaire sur l’utilisation qu’ils faisaient de l’aspirine. 

Après élimination des facteurs de confusion, "nous avons constaté que la prise régulière d’aspirine dans une population à risque réduisait le risque d’un cancer du pancréas de moitié", affirme ainsi le Pr Harvey Risch, un co-auteur de l’étude. Dans leurs travaux publiés dans la revue American association for cancer research, ils estiment ainsi que le risque a été réduit de 46%.

Malgré cette étude, quelques précautions s’imposent. L’automédication comporte toujours des risques. Ainsi, la prise d’un médicament doit toujours être encadrée par un médecin. L’aspirine, par exemple, est déconseillée aux femmes enceintes à partir du 5ème mois révolu et pendant l’allaitement. Parce qu’elle fluidifie le sang, l’aspirine peut avoir d’autres effets secondaires. 

Le cancer pourrait tuer 5,5 millions de femmes par an en 2030Source : Sujet JT LCI
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