CONQUÊTE SPATIALE - Elon Musk a dévoilé de nouveaux détails sur son plan de vol pour Mars. Le patron de SpaceX envisage d'y envoyer un million de colons d'ici cinquante à cent ans. Prix du billet : 200.000 dollars. Mais, le retour n'est pas garanti.
200.000 dollars, c’est (peut-être) le prix de votre maison, autant dire beaucoup d'argent. Mais une fois là-haut, à vrai dire, vous n'en aurez plus vraiment besoin. Le fondateur et patron de Space X ne cesse de le marteler : les premiers titulaires d'un ticket pour Mars n’auront peut-être pas l’occasion de prendre un billet retour. "Aller sur Mars et y mourir… mais pas dès l’atterrissage", avait-il lancé, sur le ton de l'humour, en réponse à une question d'un journaliste pour savoir s'il ferait partie du premier convoi. Une plaisanterie qui résume admirablement ce qui attend les pionniers qui atterriront sur Mars.
Dans un article intitulé "Faire de l’humanité une espèce multi-planétaire", paru le 15 juin dans la revue New Space, le patron de SpaceX a livré de nouveaux détails sur son grand projet de colonisation de Mars. Le milliardaire américain revient sur les étapes à franchir pour pouvoir proposer un voyage "low cost" vers la planète rouge. En recyclant ses fusées, Elon Musk promet en effet de faire considérablement baisser le coût des lancements et d'ouvrir une nouvelle ère dans l'exploration spatiale. Une technologie que l'entreprise américaine a déjà expérimenté avec succès.
Colonizing Mars (thanks Prof Hubbard for creating this from my talk). Major changes to the plan coming soon. https://t.co/s59qMHUj5O — Elon Musk (@elonmusk) 17 juin 2017
Elon Musk veut aller plus loin dans le recyclage de ses fusées
SpaceX a réalisé fin mars le premier lancement réussi du premier étage d'un Falcon 9 recyclé d'un précédent vol. La réutilisation du premier étage des fusées doit permettre de réaliser 30% d'économie sur des tirs facturés plus de 60 millions de dollars. Si l'entreprise américaine parvient à réutiliser également le second étage de ses fusées, les coûts seront encore plus réduits. De quoi proposer un tarif infiniment inférieur aux millions de dollars prévus actuellement par les grandes agences spatiales du monde entier pour envoyer les premiers astronautes vers Mars.
Le milliardaire américain estime que les lanceurs pourront être utilisés un bon millier de fois, tandis que les navettes qui déposeront les colons seront renvoyées vers la Terre pour y charger un nouveau contingent. A condition, évidemment, que les premiers habitants de Mars puissent trouver sur place de quoi fabriquer du carburant pour les réapprovisionner. Pour le reste, le patron de Space X formalise ce qu'il avait déjà annoncé en septembre lors du 67e congrès d’astronomie à Guadalajara au Mexique.
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Disséminer l'humanité dans tout le système solaire
Chacune des navettes pourrait convoyer jusqu’à 100 passagers. Un voyage tout confort, puisque les futurs habitants de Mars pourront profiter à bord du cinéma, d’une salle de jeux et de restaurants. Une fois les premières navettes lancées, il s'établirait une rotation à raison d'un départ tous les vingt-six mois. A ce rythme, Elon Musk espère peupler la planète avec un million de colons d'ici cinquante à cent ans, avec une première mission habitée lancée dès 2024. Mais pour lui, ce n’est qu’une étape dans un plus vaste "projet de dissémination de l'humanité dans tout le système solaire".