Des graines de moutarde de Dijon s'offrent un voyage dans l'espace

Publié le 24 octobre 2016 à 19h54
Des graines de moutarde de Dijon s'offrent un voyage dans l'espace
Source : CERES_Dijon

ESPACE - De la moutarde de Dijon flotte dans l’espace ! Non, ce n’est pas une blague. Au contraire, il s'agit d'une étude très sérieuse menée par le CNES avec plusieurs lycées de la région Bourgogne. Objectif ? Expliquer pourquoi les racines des plantes poussent vers le bas sur Terre. Pour en savoir plus, LCI a contacté l'initiateur de ce projet, un professeur de SVT à Dijon.

Oui, de la moutarde de Dijon a été envoyée dans l'espace, à bord de la capsule Cygnus qui a rejoint la station spatiale internationale ce dimanche. Les astronautes de l’ISS devront cependant prendre leur mal en patience avant de déguster un bon lapin à la moutarde de Dijon à 400 km d’altitude. Il s’agit en fait d’une expérience scientifique inédite menée par des élèves de seconde de trois lycées de Bourgogne, en partenariat avec le Centre national d’études spatiales (CNES), l'agence spatiale européenne (ESA) et l'Agence spatiale américaine (NASA).

"Le but de notre expérience est de mieux comprendre pourquoi les racines des plantes poussent vers le bas, explique Fabrice Diot, professeur de Sciences de la Vie et de la Terre au lycée Charles de Gaulle à Dijon (Bourgogne), qui participe à ce projet avec ses élèves de seconde. L'hypothèse est qu'il y a un mécanisme de détection de la pesanteur qui se trouve dans la graine On a donc proposé d'envoyer des graines de moutarde afin que le spationaute français Thomas Pesquet [qui rejoindra mi-novembre l'ISS pour un séjour de six mois] les fasse germer." Le projet a été entièrement validé en mars 2016 par le CNES.

Même les graînes ont dû être certifiées pour l'espace pour des raisons sanitaires
Fabrice Diot, professeur de SVT et initiateur du projet

Pour mener à bien leur expérience, les élèves ont conçu une boîte qui permet de fixer les graines et de les faire pousser en situation de pesanteur proche de zéro, poursuit le professeur de SVT : "Nous avons dû élaborer tout un protocole expérimental qui a été validé étape par étape par les différentes agences spatiales. En effet, de nombreux matériaux sont considérés comme dangereux à bord de l'ISS, car ils sont inflammables. Même les graînes ont dû être certifiées pour l'espace pour des raisons sanitaires". L'expérience devrait débuter en janvier prochain à bord de l'ISS.

CERES_Dijon

Une fois à bord de la Station spatiale internationale, Thomas Pesquet aura pour mission d'arroser les graines et de prendre des photos pour suivre pendant douze jours leur croissance. Les élèves feront eux la même expérience, mais sur Terre. "On comparera ensuite nos résultats avec les images qu'il nous enverra depuis l'iSS et les élèves vont même pouvoir discuter avec lui : ils auront un moment d'échange en direct depuis là-haut. Si tout se passe bien, les résultats de l'expérience seront connus dans trois ans."

"La dernière étape sera de réaliser un film pédagogique destiné aux élèves de collège pour leur expliquer le rôle de la pesanteur sur la croissance des plantes", explique l'enseignant. En attendant, il possible de suivre le déroulement de leur expérience sur le réseau social Twitter, en suivant le compte @CERES_Dijon, ou en vous rendant sur le blog

créé par les élèves pour partager leur aventure.

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L'astronaute Thomas Pesquet se confie avant son départSource : JT 20h Semaine
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Matthieu DELACHARLERY

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