Landes : 165 singes porteurs d'un virus "mortel" euthanasiés, Nicolas Hulot interpellé

Publié le 20 mai 2017 à 23h30
Landes : 165 singes porteurs d'un virus "mortel" euthanasiés, Nicolas Hulot interpellé

MESURE SANITAIRE - Une centaine de macaques de Java, installés dans un parc animalier landais ont été euthanasiés ce vendredi sur ordre de la préfecture. En cause ? Un virus potentiellement mortel pour l’homme en cas de morsure. Des associations de protection animale évoquent une "tuerie", et des pétitions ont été lancées sur internet.

Une "condamnation qui aurait pu être évitée". C'est ce qu'a estimé sur son site la "Fondation 30 Millions d’Amis" au sujet de l'euthanasie partiquée ce vendredi sur près de 165 macaques de Java, issus du parc animalier de la Pinède des singes, située à Labenne, dans le département les Landes. 

Mis en liquidation judiciaire en avril 2016, ce dernier avait vu son activité suspendue par arrêté préfectoral en janvier de la même année. Les autorités avaient en effet constaté à plusieurs reprises de "graves dysfonctionnements", notamment des évasions répétées d'animaux, une reproduction non maîtrisée qui avait porté de 60 à 165 le nombre de macaques en quelques années, mais surtout des mesures prophylactiques parcellaires, précise la préfecture dans un communiqué.

La liquidation judiciaire a été mise à profit pour effectuer des prélèvements et préciser le statut sanitaire des macaques.

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Des séquelles même en cas de survie

Or, au terme des mesures de dépistage, les analyses ont révélé en janvier 2017 qu'"une très grande majorité des singes" étaient porteurs de "l'herpès virus B (MaHV1)", un virus hautement pathogène en cas de contamination humaine, et à l'origine d'encéphalomyélite, mortelle dans 80% des cas en l'absence de traitement, et dans 20% en cas de médication antivirale.

Même en cas de survie, les séquelles neurologiques et cognitives sont sévères et invalidantes, précise encore la préfecture, sur la foi des conclusions de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire). Étant donné le danger présenté par les macaques pour la population, il a fallu procéder à l'euthanasie des animaux, conduite "sous la responsabilité du docteur vétérinaire de l'établissement" en association avec les services de l'État, souligne la préfecture.

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"Tuerie scandaleuse"

Avant que ne soit officiellement connu le motif de l'euthanasie, la Fondation Brigitte Bardot avait demandé vendredi dans la matinée au préfet du département de suspendre ce qu'elle qualifiait de "tuerie scandaleuse". La Fondation 30 Millions d’Amis, qui se dit "sous le choc" a rappelé sur son site avoir proposé, "dès 2016, des solutions pour reloger une grande partie des macaques dans des sanctuaires". 

En outre, au moins deux pétitions ont été lancées sur internet, appelant respectivement le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot,  "une prise de conscience immédiate" et réclamant "une enquête indépendante en faveur des 150 primates euthanasiés arbitrairement."


La rédaction de TF1info

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