La CGT Energie coupe le courant à 35.000 personnes dans le Val-de-Marne : Enedis va porter plainte

Publié le 21 janvier 2020 à 14h25, mis à jour le 21 janvier 2020 à 16h16

Source : TF1 Info

ACTION SAUVAGE - Une vaste coupure d’électricité sauvage a touché ce mardi le Val-de-Marne, impactant 35.000 personnes, selon Enedis, qui annonce à LCI qu’elle va porter plainte. La CGT Energie a revendiqué cette opération.

Un "acte de malveillance", s'indigne Enedis. Une coupure d’électricité a touché le secteur de Rungis, dans le sud de Paris, mardi 21 janvier au petit matin. 35.000 personnes étalées sur plusieurs communes mais aussi le marché de Rungis et l’aéroport d’Orly ont été affectées.

La CGT Energie revendique cette action

Contactée par LCI, Enedis "condamne fermement" cette action. Le courant, coupé "vers 5h du matin", a été rétabli à 7h45 "grâce à l'intervention et la mobilisation" des équipes, nous dit-on. Confirmant que c’est bien un "acte de malveillance", la société chargée de la gestion et de l'aménagement du réseau de distribution d'électricité en France a également signifié qu’elle allait porter plainte. Une procédure "automatique" pour chaque acte de cette nature. Si Enedis souligne que "tout le monde a le droit de grève", l’entreprise alerte sur la "dangerosité" de ces coupures. "Tout acte de malveillance peut mettre en danger la sécurité des personnes et des biens ". 

On entend un tout autre son de cloche du côté de la CGT-Energie Val-de-Marne, qui a revendiqué l'action, d’abord sur Facebook, mais aussi auprès de notre antenne. Interrogé par TF1, son représentant Franck Jouanno, assume. "L'axe premier était d'avoir un impact sur l'économie", a-t-il assumé, notamment en touchant l’aéroport d'Orly, qui n'a finalement pas été concerné, et le marché de Rungis. Les commerçants se sont, en effet, retrouvés dans le noir "soudainement" à 5h30. Comme Maxime Augusto, fromager, qui a dû travailler avec une lampe torche avant que le groupe électrogène ne se remette en route, après "une dizaine de minutes". Côté boulangerie, aucune production n'est sortie des fours pendant près de deux heures. "Les employés vont finir plus tard", a regretté Delphine Van Der Hoeven, la responsable d'une boulangerie de Fresnes. Quant au reste des personnes touchées par la coupure d’électricité ? Des "dommages collatéraux", estime simplement le syndicaliste. 

Quoi qu’il en soit, comme le relevait Olivier Terriot sur LCI, la question est désormais ailleurs. Le délégué du personnel de la CGT-RATP Bus estime en effet que désormais, il faut se demander "pourquoi on en est arrivé là". 

Procéder à des coupures sauvages de courant c'est méconnaître la démocratie et la loi."
Edouard Philippe

A l'Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a fermement condamné cette action. "Vouloir bloquer un certain nombre de sites, ne pas respecter la loi en s'introduisant dans telle ou telle enceinte privée, procéder à des coupures sauvages de courant, tout ça, c'est méconnaître la démocratie et la loi. Tout ça doit être sanctionné, car ce n'est pas acceptable. L'outil de production, il se respecte, le service public, il se respecte, nos concitoyens, ils se respectent. Quand on procède à ces coupures, on met nos citoyens en insécurité et ça n'est pas acceptable".


Felicia SIDERIS

Tout
TF1 Info