7 janvier 2015 : le destin fou du "kiosquier de Charlie"

Publié le 7 janvier 2016 à 7h54
7 janvier 2015 : le destin fou du "kiosquier de Charlie"

DESTIN - Patrick Deschamps a été braqué quelques minutes après la fusillade de Charlie par les frères Kouachi. Ce kiosquier de 68 ans comptait parmi ses fidèles clients les dessinateurs assassinés Cabu et Wolinski. Une journaliste italienne a consacré un livre à l'histoire folle du "kiosquier de Charlie Hebdo".

C'est l'histoire d'un homme dont le destin a basculé avec celui de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Il s'appelle Patrick Deschamps. Il est kiosquier boulevard Saint-Germain, à Paris, entre le Café de Flore et Les Deux Magots. Parmi ses fidèles clients, les dessinateurs Cabu et Wolinski. Ce mercredi matin, quelques heures avant la tuerie, il ne sait pas encore qu'il les voit pour la dernière fois.

"Monsieur Wolinski avait toujours un petit mot, principalement le mercredi, raconte-t-il sur RMC . Il m'a demandé si j'avais reçu Charlie et m'a dit qu'il ne me le prenait pas car il partait à la conférence de rédaction". Le hasard de la vie fait parfois tristement les choses. Après avoir vendu ses journaux, alors qu'il rentre chez lui, Patrick Deschamps se fait braquer par... les frères Kouachi, rue de Meaux. Les terroristes viennent de décimer la rédaction de Charlie Hebdo et tentent de fuir Paris dans une autre voiture. Ce sera celle du kiosquier.

"Tu descends, on a besoin de ta voiture"

"Le conducteur me met en joue avec la Kalachnikov et me dit : 'Tu descends, on a besoin de ta voiture'. Je demande à récupérer mon chien. Ils me disent aussi qu'ils représentent Al-Qaïda au Yémen et repartent en direction de la porte de Pantin", avait raconté Patrick Deschamps, peu après l'attaque. Depuis, une journaliste italienne de la Repubblica lui a consacré un livre Le Kiosquier de Charlie, qu'elle publie en cette date anniversaire. Anaïs Ginori retrace l'histoire folle de ce kiosquier miraculé et de ceux qui ont croisé, ce jour-là, la route des terroristes. Elle y évoque ce "fil de papier (qui) relie tous ces hommes, toutes ces victimes". 

Le kiosquier de 68 ans ne participera pas aux commémorations officielles prévues tout au long de la semaine. "Je vais passer quelques instants place de la République mais c'est tout, a-t-il confié à RMC. Je vais le vivre de manière personnelle, à ma manière à moi." Comme chaque matin, à l'aube, il ouvrira son kiosque. Avec "des pincements au cœur, des petites choses comme ça...". Notamment lorsque ses fidèles clients lui demanderont le numéro spécial de Charlie Hebdo.

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La rédaction de TF1info

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