Affaire Vincent Lambert : la CEDH confirme l'arrêt des soins

Anaïs Condomines
Publié le 5 juin 2015 à 10h58
Affaire Vincent Lambert : la CEDH confirme l'arrêt des soins

EUTHANASIE – Ce vendredi, la Cour Européenne des Droits de l'Homme s'est prononcée en faveur de l'arrêt des soins apportés à Vincent Lambert, plongé dans un état de conscience minimal depuis 2008. Pourtant, la famille, toujours autant déchirée, n'est pas au bout de son marathon juridique.

Depuis plus de sept ans, Vincent Lambert est cloué sur son lit d'hôpital, dans un état végétatif. Entouré de ses proches qui se déchirent : d'un côté ses parents, qui souhaitent son maintien en vie, de l'autre sa femme, qui elle aimerait "le laisser partir dignement". Donnant ainsi lieu à un véritable imbroglio familial et judiciaire.

Dernier épisode en date : la décision du Conseil d'Etat, en juin dernier, d'approuver l'avis du CHU de Reims de s'engager dans une procédure d'euthanasie passive. Les parents avaient aussitôt répliqué, en saisissant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Ce vendredi, les 17 jurés internationaux réunis devant la Grande Chambre ont estimé qu'il ne fallait pas maintenir en vie le trentenaire victime d'un grave accident de la route en 2008.

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Tout recommencer à zéro

La fin d'un long marathon judiciaire ? Pas si sûr. Du côté de son épouse, soutenue par cinq frères et soeurs de Vincent Lambert, l'affaire pourrait s'arrêter là. Comme nous le rappelle son avocat, Me Laurent Pettiti, Rachel "n'a fait qu'appliquer la demande de Vincent". "Mais je doute fort que la partie adverse en reste là", avance-t-il.

C'est en effet ce que confiait Viviane Lambert, la maman de Vincent, à metronews à l'occasion de la sortie de son livre Pour la vie de mon fils (Plon). Le 4 mai, elle expliquait dans nos colonnes : "Si les médecins décident de tuer mon fils, je ne me plierai pas à leur décision. Je ne sais pas encore comment, mais je ne les laisserai pas faire." Des propos confirmés par son avocat Jean Paillot, qui affirme ce vendredi: "Le combat ne fait que commencer."

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Alors quels recours peut-elle encore avoir, maintenant que la plus haute juridiction s'est emparée du sort de son fils ? "C'est bien simple, nous répond maître Pettiti, elle peut tout recommencer à zéro. La Cour ayant donné raison à ma cliente, les médecins devront alors réunir la famille afin d'enclencher le processus d'euthanasie. C'est à ce moment-là que les parents pourront, de nouveau, saisir le tribunal administratif ou attaquer l'hôpital par voie pénale." Mais l'avocat de conclure : "Cette affaire occupe les tribunaux depuis de nombreuses années maintenant. Je pense que ces recours seront de toute façon voués à l'échec".

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Anaïs Condomines

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