Affiches anti-IVG sur des abribus : JC Decaux dénonce un "piratage" et porte plainte pour "vandalisme"

Anaïs Condomines
Publié le 16 janvier 2017 à 11h43
Affiches anti-IVG sur des abribus : JC Decaux dénonce un "piratage" et porte plainte pour "vandalisme"
Source : Montage LCI captures d'écran Twitter

CONTRE-ATTAQUE - Des membres du collectif "Les Survivants", opposé à l'avortement, ont posé illégalement des affiches anti-IVG sur des abribus parisiens. Une porte-parole de JC Decaux indique à LCI l'intention du groupe de porter plainte devant le procureur de la République de Paris.

Après la pub parue dans Le Figaro, les abribus. Des affiches anti-IVG ont été repérées ce lundi matin sur certains abribus parisiens, dans le 16e arrondissement notamment. Visibles par toutes et tous sur la route du travail, on y découvre ainsi le personnage d'une femme médecin assurant "C'est une courte intervention pour une longue dépression" ou encore celui d'un mère de famille disant "ma fille, je ne te laisserai pas ruiner ta vie avec ce type..."

Très vite, les usagers ont été nombreux à s'indigner de cette campagne de pub anti-avortement. Via Twitter, ils ont posté des photos des abribus en interpellant la société responsable de ces infrastructures, JC Decaux, ou même la maire de Paris Anne Hidalgo. 

"Vous fournissez les cintres ?"

"Des militants Les Survivants sont derrière l'opération"

Contactée ce lundi matin par LCI, la société JC Decaux dément avoir validé cet affichage et nous assure : "Il s'agit d'un piratage. Une tournée est en cours pour tout enlever." Loin d'avoir été cautionnée par le propriétaire des abribus, l'opération s'avère donc illégale. Ceux qui ont pris la peine d'effectuer le tour de passe-passe le savent bien, mais qui sont-ils ? 

Sur Twitter, le chef de file du mouvement anti-IVG "Les Survivants" retweete allégrement les messages des internautes indignés. A-t-il ordonné la pose de ces affiches ? Contacté par LCI, il confirme rapidement nos soupçons : "Je sais que des militants des Survivants sont derrière l'opération." Mais de rapidement réfuter avoir donné une quelconque consigne : "Moi-même, je n'étais pas au courant. Ce sont de grands garçons, ils font ce qu'ils veulent. Bon, c'est vrai que c'est illicite, mais en même temps c'est une action de guérilla marketing..." De leur côté, les responsables de la campagne "En marche pour la vie" - collectif regroupant entre autres la Fondation Lejeune, l'association anti-avortement "Choisir la vie" et Les Survivants - sont bien embarassés. "C'est illégal, nous menons nous aussi notre petite enquête", assurent-ils. 

Une plainte pour "vandalisme"

Gageons qu'ils devraient rapidement retrouver les responsables, car l'histoire n'en restera pas là. En effet, une porte-parole de JC Decaux nous indique que le groupe va porter plainte auprès du procureur de la République de Paris. "Les caissons publicitaires ont été ouverts, c'est du vandalisme", nous indique-t-on encore. Un acte passible, au minima, de 3.750 euros d'amende et d'une peine de travail d'intérêt général. 


Anaïs Condomines

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