Après un article sur l'extrême droite, un journaliste de "Rue89 Lyon" menacé

Anaïs Condomines
Publié le 19 avril 2017 à 17h02
Après un article sur l'extrême droite, un journaliste de "Rue89 Lyon" menacé

MENACES - Après avoir publié une enquête sur la présence de groupuscules identitaires dans un quartier du Vieux Lyon, le journaliste Laurent Burlet a été la cible d'intimidations, ainsi que les riverains ayant accepté de témoigner dans son article.

Il s'attendait à une réaction, certes, mais pas à des menaces aussi tangibles. Le 4 avril dernier, Laurent Burlet, journaliste pour "Rue89 Lyon", descend de chez lui comme tous les matins pour rejoindre son travail. Dehors, sous l'interphone, un tag attire son intention. Il lui est destiné : "On sait ou te trouver Laurent" (sic) est-il inscrit, au-dessus d'un symbole qui ne laisse que peu de doutes quant à l'auteur de ces lignes : une croix celtique, emblème de plusieurs groupuscules d'extrême droite nationaliste. 

Laurent Burlet (avec son autorisation)

Visite inopinée

Un message de menace qui intervient une semaine après la publication, sur le site de Rue89 Lyon, d'un article sur la présence de nationalistes radicaux dans le Vieux Lyon. Laurent Burlet, contacté par LCI, détaille ainsi : "J'ai réalisé une enquête intitulée  'Le Vieux Lyon ne veut pas devenir 'Facholand''. Il s'agissait de faire le point sur la situation d'un quartier où des groupuscules nationalistes et identitaires sont implantés en plusieurs lieux, entre une salle de boxe et un tattoo shop. Dans cet article, je parlais surtout des inquiétudes des riverains, parmi lesquels les bénévoles de la Maison des Jeunes et de la culture (MJC) et Philippe Carry, artisan horloger local."

Dès le jour même de la publication de l'article, la série d'intimidations commence. Laurent Burlet nous indique ainsi que l'horloger interviewé dans son article a reçu la visite "d'un homme lui reprochant d'avoir parlé aux journalistes". Contacté par LCI, Philippe Carry nous confirme cette visite inopinée, ressentie comme "une violence morale". Et nous apprend qu'il a déposé une main courante ce mercredi 19 avril auprès du commissariat. 

"Je ne suis pas traumatisé"

A propos du tag réalisé en bas de chez lui, Laurent Burlet relativise malgré tout. Et nous explique : "Ça fait froid dans le dos mais je ne suis pas surpris, je connais leurs méthodes. Ça fait six ans que je travaille sur l'extrême droite à Lyon, ces méthodes d'intimidation sont connues et déjà usitées. Je ne suis pas traumatisé du tout, mais ça n'en reste pas moins inacceptable. C'est significatif des pratiques de l'extrême droite." Laurent Burlet nous indique avoir, lui aussi, déposé une main courante après la découverte des menaces à son encontre. 


Anaïs Condomines

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