Baisse des APL : le gouvernement revient sur la mesure qui excluait 50.000 personnes du dispositif

Publié le 3 août 2017 à 13h26
Baisse des APL : le gouvernement revient sur la mesure qui excluait 50.000 personnes du dispositif

REVIREMENT - Victimes collatérales de la baisse des APL annoncée en juillet par le gouvernement, les 50.000 allocataires qui devaient être exclus du dispositif peuvent se rassurer. Le ministère de la Cohésion des territoires a fait savoir ce mercredi avoir trouvé une solution pour eux.

Marche arrière pour le gouvernement. Après le feu des critiques concernant la baisse des APL, qui devait entre autre priver 50.000 personnes de toute aide au logement, le ministère de la Cohésion des territoires a fait savoir mercredi 2 août qu'il avait trouvé un arrangement. Depuis 2007, toute aide inférieure à 15 euros n'était plus versée au bénéficiaire. En baissant les APL de 5 euros, les bénéficiaires touchant entre 15 et 19 euros auraient alors logiquement dû sortir du dispositif. Pour éviter de priver ces personnes d'environ 230 euros par an, le gouvernement a annoncé qu'il avait décidé d'abaisser le seuil minimum pour le versement de ces allocations à 10 euros.

"La baisse de 5 euros n’a jamais été pensée comme une méthode pour exclure les personnes ayant droit à une allocation inférieure à 20 euros", a précisé le ministère de la Cohésion des territoires à Capital, assurant que "toute personne qui recevait les APL avant cet ajustement continuera à les percevoir". Selon lui, la réduction du seuil sera mise en place en même temps que la mesure. Pour autant, les allocataires qui percevaient des aides mensuelles de 15 à 19 euros verront bien leurs allocations baisser de cinq euros, au même titre que tous les autres.

Une mesure prise, mais par qui ?

L'annonce, faite le 22 juillet dernier, ne faisait pas partie du programme du candidat Emmanuel Macron. Très agacé d'apprendre la prise d'une telle mesure, il aurait, selon Le Canard Enchaîné du mercredi 2 août, qualifié celle-ci de "connerie sans nom" devant les membres de sa majorité le 26 juillet. De l'autre côté, le cabinet de Jacques Mezard, le ministre de la Cohésion des territoires, s'étonne.  "On n'aurait jamais fait une annonce sans le consentement du président de la République", assure l'entourage du ministre à l'Express.

Jean-Louis Deroussen, président de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), faisait part de son côté de sa déception à RTL le 25 juillet dernier, assurant ne pas avoir été consulté avant cette annonce qu'il qualifie d'"injuste". "Peut-être qu'une concertation un peu plus étroite au préalable avec notre conseil d'administration aurait permis de trouver d'autres solutions", regrette-t-il.

Cette baisse des APL d'un montant de 5 euros doit intervenir au mois d'octobre pour combler les 140 millions d'euros manquants pour payer ces aides au logement. Elle ne devrait cependant être effective que durant trois mois, dans l'attente d'une réforme en profondeur du système. L’entourage de la députée Claire O’Petit nous a laissé entendre qu'elle pourrait par la suite être réduite à "2 euros pour les personnes les plus en difficulté." 


La rédaction de TF1info

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