C'est officiel, à partir de 2018 les personnes séropositives pourront recevoir des soins funéraires

par Youen TANGUY
Publié le 20 juillet 2017 à 12h33, mis à jour le 20 juillet 2017 à 13h01
C'est officiel, à partir de 2018 les personnes séropositives pourront recevoir des soins funéraires
Source : FLORIAN SCHUH / DPA / AFP

DISCRIMINATIONS - Un arrêté publié ce jeudi au Journal officiel permet enfin aux personnes séropositives et atteintes d’hépatites de recevoir des soins funéraires, mettant fin à une interdiction vieille de plus de 30 ans.

C'est la fin de 32 ans de discrimination. Selon un arrêté paru ce jeudi au Journal officiel, les personnes séropositives et atteintes d'hépatites décédées pourront désormais recevoir des soins funéraires. La levée de cette interdiction, qui était en vigueur depuis 1986, était réclamée de longue date par les associations de lutte contre le sida.

La fin d'un long chemin

Pour permettre la publication de cet arrêté final, qui prendra effet le 1er janvier 2018, il "fallait opérer une réforme complète de la filière", note Enzo Poultreniez. La première marche a été gravie en décembre dernier avec la publication d'un décret obligeant les thanatopracteurs à se faire vacciner contre l'hépatite B. En mai dernier, un nouveau décret a été publié pour fixer les conditions de réalisation des soins de conservation à domicile.

Du côté des associations de lutte contre le VIH, c'est un soulagement. "Il s'agit d'une avancée historique, estime Enzo Poultreniez. On est au bout du chemin, c’était la dernière étape qui nous manquait". Il regrette toutefois qu'il ait fallu attendre six ans entre la promesse de Xavier Bertrand et la publication de ce décret. "A l'époque, Xavier Bertrand nous avait expliqué à tort que les textes étaient prêts", détaille Enzo Poultreniez. 

Les thanatopracteurs toujours sur la défensive

Contacté par LCI, le président du syndicat des thanatopracteurs, Cédric Ivanes, semble moins enjoué. Ce dernier affirme notamment que certains de leurs adhérents "ne sont pas d'accord sur le fait de prendre de tels risques". Selon lui, "le risque de coupures et de piqûres est considérable", notamment quand les soins sont réalisés à domicile. "Nous alons transmettre ce dossier à notre avocat pour voir dans quelle mesure nous pourrons exercer notre droit de retrait", a-t-il conclu.

Interrogé par LCI, Enzo Poultreniez dit "comprendre que les thanatopracteurs ne soient pas des spécialistes du sida et des hépathites", mais qu'il est "temps de se mettre à jour". "On est sur le même stigma qu'on retrouvait dans les années 90 où l'on pensait qu'on pouvait être contaminé par un simple postillon".  Et d'ajouter : "En trente ans, il n'y a jamais eu de cas rapporté de transmission du VIH à un professionel des soins funéraires dans le cadre de son activité".


Youen TANGUY

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