5 questions sur le FSPRT, le fichier qui recense les personnes radicalisées en France

Publié le 28 mai 2021 à 17h30, mis à jour le 28 mai 2021 à 17h46
Illustration de la Direction générale de la Sécurité Intérieure.
Illustration de la Direction générale de la Sécurité Intérieure. - Source : AFP

RADICALISATION - Ils sont un peu plus de 8000 à faire partie du fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Parmi eux : l'auteur de l'attaque perpétrée contre une policière municipale ce vendredi à La Chapelle-sur-Erdre.

C’est un fichier quasiment inconnu du grand public. Pourtant, il a un rôle décisif dans la lutte contre le terrorisme. Le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) dénombre plus de 8132 personnes, avait annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en août 2020. À l'inverse des fameuses fiches S, qui recensent les personnes susceptibles de menacer la "sûreté de l’État" et dont les profils peuvent être très variés (des militants d’extrême gauche aux hooligans), ce fichier recense exclusivement des individus radicalisés. 

Depuis quand existe-t-il ?

C’est par un décret datant du 5 mars 2015 que le FSPRT a été créé. Comme le précise le document, il s’agit d’un "traitement automatisé de données à caractère personnel". Son objectif est alors d’y inscrire les radicalisés. "Ceux qui nous intéressent", précisait l'ancien préfet Olivier de Mazières au JDD en 2016, sont ceux qui sont "potentiellement violents".

Que contient-il ?

Le fichier contient plusieurs éléments dont l’identité de la personne repérée, sa localisation, sa situation judiciaire, voire psychiatrique, mais pas seulement. Le document signale également des éventuels liens avec d’autres radicalisés et les différents rendez-vous qu’ils ont pu avoir. Fin 2018, on comptait 95% des personnes majeures. Les trois quarts des radicalisés fichés sont par ailleurs des hommes.

Comment est-il alimenté ?

C’est l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) qui se charge d’alimenter le fichier. Cette dernière se base principalement sur les services de renseignement et les informations recueillies sur le terrain. Selon le gouvernement, ils comprennent les déclarations effectuées au Centre National d’Assistance et de Prévention de la Radicalisation (CNAPR), celles des États-Majors de Sécurité des préfectures (EMS) et celles des services (Objectifs). 

Les appels téléphoniques auprès de la plateforme de signalement CNAPR (0800 005 696) sont ainsi une des sources non négligeables. Selon les informations du JDD, un appel sur dix aboutirait à un signalement.

À quoi sert-il ?

Mis à jour régulièrement, il permet d’orienter les perquisitions notamment pendant la période d’état d’urgence. Ainsi, les personnes susceptibles de passer à l’acte sont surveillées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les suspects "jugés moins dangereux" sont pour leur part suivis par le Service central du renseignement territorial (SCRT). La police judiciaire, les gendarmes et le service de renseignement parisien s’occupent de tous les autres. 

Quelle différence avec la fiche S ?

Les fichés S et le FSPRT sont deux listes distinctes. La première est une sous-catégorie du Fichier des personnes recherchées (FPR), où se trouvent, en plus des individus signalés pour "atteinte à la sûreté de l’État" (pour "S"), les évadés ("V"), les interdits de territoire (IT), ou encore les mineurs fugueurs (M). 

Par ailleurs ceux qui figurent dans un document, peuvent ne pas apparaître dans l’autre. Mais ces derniers ne sont pas tous des personnes radicalisées, puisqu’il est également possible d’y trouver des hooligans ou encore des manifestants particulièrement actifs.


La rédaction de TF1info

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