Cestbonesprit.fr, le vide-grenier solidaire qui tente de concurrencer Le Bon Coin

par Sibylle LAURENT
Publié le 29 janvier 2016 à 16h16
Cestbonesprit.fr, le vide-grenier solidaire qui tente de concurrencer Le Bon Coin

BONNE ACTION - Le site de petites annonces Cestbonesprit.fr tente de se faire une place sur le secteur des petites annonces en ligne. Sa différence ? Les vendeurs peuvent choisir de céder une partie du prix de vente des objets à des associations caritatives.

Ça a commencé par une histoire de frigo devenu inutile. "Je voulais m'en débarrasser pour le donner à une association, explique Julien-Pierre Savin, alors commercial dans une grosse boîte française de transport. Mais je n’ai pas réussi à en trouver : elles ne se déplacent pas pour un seul objet". Il finit par céder son frigo à un particulier, trouvé sur internet. Mais reste un peu sur sa faim. "Un homme est venu le chercher. Mais quand il est parti, je me suis dit que ce n'était pas lui qui en avait le plus l’utilité. Comment transformer ça en don, pour quelqu’un qui en a vraiment besoin ?"

De là est parti l’étincelle. Julien-Pierre Savin cogite. Le trentenaire est déjà impliqué dans l’économie collaborative. Mais cherche la bonne idée pour faire bouger les choses. "Il y a un vrai enjeu de société : les associations ont un besoin. Elles reçoivent aussi beaucoup d’appels de personnes voulant donner leurs objets, mais elles n’ont pas les moyens de les recueillir ou les récupérer." Et surgit l’idée lumineuse. Avec Xavier Fraval, un ingénieur collègue de travail, il lance Cestbonesprit.fr, un "vide-greniers solidaire 2.0".

Du bénéf' pour tous

Le principe est simple : le vendeur qui veut se débarrasser d’un objet va sur le site. Il dépose une annonce avec une photo, un descriptif. Il donne un prix, dans lequel il va décider du montant du don qui sera fait. "Le minimum du don est de 30%, mais peut aller jusqu’à 100%", explique Julien-Pierre Savin. Le vendeur choisit ensuite l’association à qui la somme de la vente sera versée – une quarantaine d’associations sont aujourd’hui partenaires.

Du gagnant-gagnant-gagnant. "C’est tout bénéf’ pour les associations", se réjouit Julien-Pierre Savin. "Elles touchent une somme d’argent, et voient aussi l’opportunité d’être présentes sur internet, un support plus visible auprès des jeunes. Le vendeur se débarrasse de ses objets, peut toucher un peu d’argent et fait une bonne action. L’acheteur se rend solidaire d’une bonne action." Cerise sur le gâteau : un reçu fiscal est envoyé au vendeur. "On peut vider son grenier et défiscaliser !", se réjouit Julien-Pierre Savin.

"Un potentiel très important"


Lancé fin 2014, Cestbonesprit.fr tente aujourd'hui de trouver son rythme de croisière. Plusieurs milliers d’annonces ont déjà été postées, et 25.000 euros de dons collectés. "Les gens donnent beaucoup : la moyenne de don sur les prix fixés est de 70%", précise le cofondateur du site. Les initiateurs du projet aimeraient toutefois que leur activité s’autofinance. "Nous avons entre 10 et 50 annonces par jours, dans tous les domaines : voitures, mais aussi ameublement, déco… Mais il faudrait des milliers de ventes par semaine. On est encore microscopique par rapport aux gros pure players de la petite annonce comme Le Bon Coin", explique Julien-Pierre Savin. L’ambition affichée ? Devenir le premier moyen de collecte alternatif pour les associations. Les fondateurs de Cestbonesprit.fr y croient : "Il y a un potentiel très important pour les objets non utilisés."

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Sibylle LAURENT

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