GLAÇANT - Le directeur de Charlie Hebdo, Riss, a accusé dans un édito à paraître mercredi le directeur du site d'information Mediapart, Edwy Plenel, de "condamner à mort une deuxième fois" sa rédaction en disant que le journal satirique prenait part à une campagne "générale" de "guerre aux musulmans".
Les tensions entre Charlie Hebdo et Mediapart se sont exacerbées ce mardi. Dans un édito à paraître ce mercredi, Riss, le directeur de l’hebdomadaire satirique, met en cause Edwy Plenel, le directeur du site d’information.
"Charlie Hebdo n'a nulle envie de faire la guerre à quiconque", souligne Riss. "Cette phrase [NDLR. "la une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne générale de guerre aux musulmans" prononcée par Edwy Plenel lors d'une interview sur "France Info"], nous ne la pardonnerons jamais. En la prononçant, Plenel condamne à mort une deuxième fois Charlie Hebdo. Cette phrase n'est plus une opinion, c'est un appel au meurtre", accuse le directeur de Charlie Hebdo dans un édito à paraître mercredi.
L’édito de #Riss dans #CharlieHebdo . Glaçant message à @edwyplenel . pic.twitter.com/R9dvxUepav — Adrien Borne (@adrienborne) 14 novembre 2017
Les tensions s'amplifient dangereusement depuis le mercredi 8 novembre, au moment où le journal satirique a publié en Une un dessin controversé se moquant du site d'information et de son directeur, avec pour titre "Affaire Ramadan, Mediapart révèle: on ne savait pas", en référence à l'islamologue Tariq Ramadan, objet de deux plaintes pour viol.
L'hebdomadaire satirique reprochait alors au cofondateur de Médiapart une enquête sur le prédicateur musulman sans faire mention de ses présumés agressions sexuelles.
L’affiche rouge de Charlie contre @mediapart . « Ils peuvent me haïr, ils ne parviendront pas à m’apprendre la haine » (Romain Rolland) pic.twitter.com/cUnXG7spGV — Edwy Plenel (@edwyplenel) 7 novembre 2017
Edwy Plenel avait répondu le jour même sur France Info en déclarant : "La Une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne plus générale que l'actuelle direction de Charlie Hebdo épouse. Manuel Valls et d'autres, parmi lesquels ceux qui suivent Manuel Valls, une gauche égarée, une gauche qui ne sait plus où elle est, alliée à une droite voire une extrême droite identitaire, trouvent n'importe quel prétexte, n'importe quelle calomnie, pour en revenir à leur obsession: la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l'islam et les musulmans".
Une polémique loin d'être terminée
Selon Riss, le propos d'Edwy Plenel, "qui désigne Charlie Hebdo comme un agresseur supposé des musulmans, adoube ceux qui demain voudront finir le travail des frères Kouachi" qui avaient abattu le 7 janvier 2015 huit collaborateurs de l'hebdomadaire dont cinq dessinateurs, un invité du journal, un agent d'entretien et deux policiers.
Merci #Riss . Votre édito dans @Charlie_Hebdo_ est magnifique. Grave et juste, il est une réponse aux propos impardonnables de @edwyplenel . pic.twitter.com/E61CtTzu0w — Manuel Valls (@manuelvalls) 14 novembre 2017
Manuel Valls, incriminé par Edwy Plenel, a salué l'édito de Riss, lui qui avait accusé le directeur du site d’information et ses journalistes de ne "pas être républicains" ce lundi soir sur le plateau de l'émission "Quotidien".
Edwy Plenel a quant à lui répondu à ces accusations, précisant les propos polémiques qu'il a tenus.
La phrase que me prête l’édito de Charlie n’a jamais existé comme le démontre @taimaz journaliste @afpfr . Pure manipulation. La vérité ici : https://t.co/bepjvaNJid — Edwy Plenel (@edwyplenel) 14 novembre 2017
La polémique étant loin d'être terminée, d'autres réactions sont à prévoir.