Grand chassé-croisé : 5 questions qu'on se pose tous dans les bouchons

Publié le 29 juillet 2022 à 10h57, mis à jour le 29 juillet 2022 à 11h34

Source : JT 20h WE

Bison Futé voit noir ce samedi avec le chassé-croisé des juillettistes et des aoutiens.
L'occasion de revenir, avec un expert, sur cinq questions que vous vous poserez peut-être si vous êtes coincé dans un bouchon.

Si vous prenez votre voiture pour partir en vacances ou revenir ce week-end, vous risquez fortement de vous trouver dans un embouteillage. En particulier samedi, Bison Futé annonce une journée "noire" dans le sens des départs comme des retours.

Le détail des conditions de circulation est à retrouver ici. En attendant, si vous êtes contraints d'emprunter une route chargée, voici quelques conseils que nous avions glanés en 2017 auprès de Pascal Pennec, alors journaliste à Auto Plus, pour ne pas y passer encore plus de temps. Faut-il changer de file dès que possible ? Prendre la nationale ? Rouler le plus vite possible à la moindre ouverture ?

1. Va-t-on plus vite si l'on change de file ?

Est-ce utile de changer de file ? "Tout dépend du type de parcours que l’on effectue", répond Pascal Pennec. "Si l'on est en ville, il faut éviter la file de gauche, car on pourrait être bloqué par toutes les voitures qui veulent tourner à gauche au prochain carrefour. Sur l’autoroute, il n’y a généralement pas de file qui roule mieux que les autres, car - c’est une tradition bien française - dès qu’une file se libère, tout le monde s’engouffre dedans !"

"Si les automobilistes n’essayaient pas de s’insérer entre deux voitures, obligeant tout le monde à se serrer pour ne pas perdre sa place, tout le monde avancerait mieux !", complète Pascal Pennec. Si une seule voiture le fait, elle roulera effectivement plus vite, mais si tout le monde a la même idée, l'embouteillage sera encore plus long.

2. Faut-il rouler plus vite dès que possible ?

"Tenter d’aller toujours plus vite ne fonctionne pas", explique Pascal Pennec. Si la voiture devant la nôtre avance légèrement, rien ne sert d'accélérer fortement, car on serait obligé ensuite de freiner, ce qui aurait pour effet de faire ralentir encore plus les véhicules qui nous suivent. 

De manière générale, poursuit Pascal Pennec, quand il y a beaucoup de voiture, la vitesse ne fait pas gagner de temps, au contraire. "Les tests de réduction de vitesse sur certaines routes ont porté leurs fruits. Car le fait de rouler moins vite diminue le nombre de changements de file et réduit les distances de sécurité entre les voitures, donc mathématiquement on peut placer plus de voitures sur une même portion d’autoroute. Le seul fait de réduire la vitesse permet d’accueillir 10 à 20% de voitures en plus, donc d’absorber le trafic."

Selon Auto-Moto, "les chiffres dévoilés par les compagnies de réseau routier démontrent qu’une autoroute peut faire circuler 1.800 voitures par heure et par voies". Et la vitesse n'y change rien, car si elle augmente, les distances de sécurité augmentent avec elle. Résultat : la vitesse optimale sur une autoroute chargée serait de... 70 km/h, selon le magazine. 

3. Ai-je intérêt à prendre les routes nationales si les autoroutes sont saturées ?

La question se pose souvent en cas de gros embouteillage. Pourquoi ne pas quitter l'autoroute pour prendre la nationale ? Plus de distance, mais ça circule mieux... "Tout dépend de la nationale, mais il y’a des endroits où ça vaut le coup", répond Pascal Pennec. "Pour le savoir, il faut se fier aux applications de navigation qui indiquent le trafic routier en temps réel. Leur fiabilité est étonnante.

"Nous avons testé différents systèmes de navigation, et tous ont permis de gagner du temps pour relier un point A à un point B quand il y avait des bouchons. Vous pouvez faire confiance à ces technologies, qui indiquent les embouteillages avant même qu’ils soient affichés sur les panneaux lumineux", conclut-il.

Route nationale contre autoroute : le matchSource : TF1 Info

4. Mais au fait, comment se forme un bouchon ?

"C'est comme un entonnoir :  vous mettez de l’eau mais si le flux est trop important, le niveau monte", explique Pascal Pennec. Mais tout ne dépend pas que du nombre de voitures. Le comportement des automobilistes est tout aussi important. 

"Il suffit d’un simple petit incident pour créer un bouchon si le trafic est déjà dense", poursuit Pascal Pennec. "Par exemple, une voiture arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence : si une première ralentit un peu, l’autre va ralentir encore plus, et ainsi de suite". C’est le fameux effet accordéon.

Quand le bouchon se résorbe, "c'est un effet accordéon à l'envers : les gens accélèrent", ce qui donne cette impression que le bouchon disparaît beaucoup plus rapidement qu'il est apparu. Cet effet accordéon a été recréé par des scientifiques japonais dans une expérience grandeur nature. On y voit des voitures rouler sur une route circulaire. Quand elles avancent toutes à la même vitesse, la circulation est fluide. Mais un seul ralentissement suffit pour entraîner une réaction chaîne, qui aboutit à un bouchon. 

5. Et pourquoi pluie = bouchons ?

La pluie a un double effet sur la circulation. "En réduisant la visibilité, elle fait ralentir les automobilistes. Ceux-ci augmentent la distance qui les séparent des autres véhicules, ce qui est très bien pour la sécurité mais engendre un effet accordéon", dit Pascal Pennec. 

Deuxième effet : "Quand il pleut, plus de gens prennent leur voiture au lieu d’autres moyens de transport",  termine Pascal Pennec. "Il faut savoir qu’une augmentation de 10% du trafic suffit pour passer d’une route assez encombrée à un bouchon où tous les véhicules sont à l’arrêt."

Mais au vu des prévisions météo, vous ne devriez pas être embêté par la pluie ce week-end.


La rédaction de TF1info

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