Dans le Nord, des agents municipaux aux portes de la ville pour contrôler l'accès des migrants

Anaïs Condomines
Publié le 14 avril 2017 à 12h50

CONTRÔLE - Plusieurs agents municipaux ont été dépêchés à l'entrée de la ville de Coudekerque-Branche, dans le Nord, afin de dissuader les migrants d'entrer dans la commune. La mairie fait savoir à LCI que le dispositif, qui n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux, a été levé ce vendredi matin.

Le dispositif aura duré deux jours. Du mercredi 12 avril jusqu'à ce vendredi matin, plusieurs agents et policiers municipaux étaient postés sur trois ponts de Couderkerque-Branche, tranquille ville du Nord d'environ 21.000 habitants. L'objectif ? Non pas contrôler le respect du code de la route aux abords de la commune ou superviser un événement quelconque. Non, selon La Voix du Nord, qui révèle l'information, ces employés étaient chargés de surveiller "l'accès des migrants" à la ville. 

Une mesure consécutive, apprend-t-on dans le quotidien régional, à l'arrivée d'une centaine de personnes réfugiées dans un gymnase de Dunkerque, la ville voisine, suite à l'incendie du camp de Grande-Synthe survenu lundi dernier. "C'est avant tout un dispositif pour tranquilliser et rassurer la population couderkerquoise et maîtriser un sentiment d'insécurité de la population", explique le cabinet du maire à La Voix du Nord.

Contrôle au faciès ?

Et de poursuivre : "Les migrants ont le droit de circuler librement, on ne peut pas les empêcher de passer. Mais si les migrants viennent nous demander des renseignements sur les commerces par exemple, on les oriente vers Dunkerque." Une "orientation" qui choque ce matin de nombreux internautes, interpellés notamment par une démarche s'approchant d'un contrôle au faciès. 

Un dispositif levé ce vendredi matin

Un terme que le cabinet du maire réfute : "On ne fait pas distinction particulière, la présence humaine suffit à les éloigner. Beaucoup de migrants en les voyant ont fait demi-tour". Intimidation ou interdiction effective d'entrée dans la ville ? Difficile de le savoir. 

D'autant que, contacté par LCI à ce sujet, le chef du cabinet du maire se refuse à tout commentaire supplémentaire. Et se contente de nous apprendre, par l'intermédiaire de sa secrétaire, que "le dispositif a été levé ce vendredi matin". C'est aujourd'hui, en effet, que les migrants momentanément accueillis à Dunkerque ont quitté le gymnase pour rejoindre des CAO, centres d'accueil et d'orientation. Quant au maire divers gauche de Coudekerque, David Bailleul, nous l'avons également sollicité. Pour l'heure, il n'a pas donné suite. 


Anaïs Condomines

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