Dijon : l'Ordre des médecins saisi pour des propos jugés homophobes sur Facebook

Dorothée Duchemin avec Anaïs Condomines
Publié le 3 janvier 2017 à 12h56, mis à jour le 3 janvier 2017 à 16h04
Dijon : l'Ordre des médecins saisi pour des propos jugés homophobes sur Facebook
Source : AFP

HOMOPHOBIE ORDINAIRE - Un médecin, mis en cause par l'association LGBT Le Refuge, a été auditionné lundi 2 janvier par le Conseil de l'ordre des médecins de Dijon. Le généraliste est accusé d'avoir tenu des propos homophobes sur un groupe Facebook. Il saura lundi prochain s'il encourt ou non des sanctions.

Le 28 décembre dernier, nous vous parlions de ces étonnants commentaires postés sur la page Facebook "Les médecins ne sont pas les pigeons", une communauté virtuelle comptant un peu plus de 30.000 membres. Un médecin généraliste, narrant une consultation, y relayait alors des propos jugés homophobes par nombre de lecteurs et d'internautes. 

Ce mardi 3 janvier, l'Ordre des médecins départemental de Côte d'Or, où exerce le médecin généraliste en question, nous informe des suites données à l'affaire. Saisi par l'association LGBT L'Amicale Jeunes Refuge, il a en effet auditionné l'auteur de ces messages lundi 2 janvier afin d'instruire un dossier. Le docteur Jean-Pierre Mouraux, président du conseil départemental, précise ainsi à LCI : "Nous sommes dans une procédure habituelle, bien que les griefs soient particuliers et les accusations graves. Nous avons mis ce sujet à l'ordre du jour de la séance plénière du conseil, qui se tiendra lundi prochain ( le 9 janvier, ndlr).  Par vote, nous déciderons de l'orientation à donner à ce dossier." Si les membres de l'assemblée plénière estiment qu'une sanction disciplinaire est envisageable, alors l'affaire sera adressée à la chambre disciplinaire de première instance du Conseil de l'ordre, présidée par un magistrat administratif. Lui seul pourra prononcer une sanction. 

"Main à 90°", "expressions faciales exagérées"...

Dans son post, le medécin évoque le cas d'un patient venu le consulter pour une fissure anale. "Le truc, c’est que le patient est homosexuel. Pas un homo de type 'fofolle' avec des manières surjouées, plutôt un monsieur tout le monde", écrit-il. Il assure avoir frôlé l'erreur médicale - en adressant le patient à un gastro-entérologue pour une opération lourde - car, explique-t-il, ne sachant pas que son patient était homosexuel, il est passé à côté du "chancre syphilitique", premier symptôme de la syphillis, une maladie sexuellement transmissible. 

Accusé au sein même du groupe Facebook de "véhiculer des clichés", il tente alors de se justifier, mais ajoute maladresse sur maladresse. Et détaille l'absence de "comportements féminins" chez son patient, comme la "main à 90°", les "expressions faciales exagérées" ou encore "la façon de parler avec les intonations vers le haut".

L'auteur du post donne une description jugée homophobe.
L'auteur du post donne une description jugée homophobe. - Capture d'écran Facebook

"J'ai lâché le mot 'fofolle', mais l'homosexualité n'était vraiment pas le post original."

Interrogé par LCI dans les premières heures de la polémique, le médecin disait "ne pas vouloir réagir aux critiques", tout en regrettant qu'on "déforme le sens des mots pour chercher de l'homophobie partout". Plus tard, alors que son post avait été supprimé, il expliquait chez nos confrères de  France Bleu Bourgogne : "A l'origine, ça ne parlait pas du tout d'homosexualité. J'ai été confronté à un cas de syphillis (...) . Le fait de ne pas avoir compris qu'il était homosexuel pousse à ne pas demander certains examens et donc à potentiellement faire une erreur de diagnostic. J'ai lâché le mot 'fofolle' mais à l'origine l'homosexualité n'était vraiment pas le post original, c'était vraiment la syphillis le sujet central".  Affaire à suivre donc, dès lundi prochain. 

Homophobie et transphobie : "la violence vient souvent du cercle familial"Source : Les vidéos infos
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